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Pyrenex x Pic du Midi une collaboration au sommet - the good life
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Pyrenex x Pic du Midi, une collaboration au sommet

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Le roi du duvet landais et l’observatoire le plus célèbre des Pyrénées ont noué, un peu avant la pandémie, un partenariat gagnant-gagnant. Direction le pic du Midi de Bigorre pour une rencontre au sommet avec les équipes de Pyrenex.

Après quelques coups de vents qui, parce qu’on est plus habitués aux escaliers du métro parisien, nous ont fait quelques frayeurs, le téléphérique nous dépose finalement sans encombre à l’observatoire du pic du Midi de Bigorre, le plus célèbre pic du Midi des Pyrénées. Un repaire bondesque, la tête dans les nuages, à 2877 m d’altitude, où nous attendent Daniel Soucaze des Soucaze, son directeur, et Edouard Crabos, Président de… Pyrenex !

Le faiseur de plumes n’est pas là par hasard. De son atelier des Landes, à Saint-Sever, il lui a fallu à peine plus de deux heures de voiture pour rejoindre le pic, un nid d’aigle qui se transforme en nid de canards à l’occasion de la présentation du partenariat entre sa marque et ce lieu extraordinaire.

Déjà, à La Mongie, la station dont on part pour rejoindre l’observatoire du pic du Midi, on remarque que tous les employés sont couverts de doudounes Pyrenex. On découvrira plus tard, alors qu’on s’apprête à passer une nuit magique au sommet, que les couettes et les oreillers des chambres destinées aux touristes sont signés Pyrenex. De l’autre côté, la marque landaise a le droit d’exploiter l’image de l’extraordinaire bâtisse – dont les premières pierres ont été posées à la fin du XIXe siècle – pour ses campagnes et shootings.

Signé peu avant le début de la pandémie et du premier confinement, début 2020, ce partenariat fait sens : deux institutions de la région, liées par la même chaîne de montagnes, sur son logo pour l’une et sous ses pieds pour l’autre, et fondées à quelques années d’intervalle, en 1859 pour Pyrenex, qui s’appelait alors Ets Crabos, et 1873 pour l’observatoire.

La campagne Pyrenex, shootée depuis l’observatoire du pic du Midi.
La campagne Pyrenex, shootée depuis l’observatoire du pic du Midi. DR

Ainsi, entre le roi du duvet (de canards français et élevés en plein air) et l’iconique piste aux étoiles pyrénéennes, il n’a pas fallu beaucoup « d’allers retours » avant de valider la collaboration. « J’ai tout de suite adhéré, explique Edouard Crabos, arrière-petit-fils du fondateur Abel Crabos. D’ailleurs, je venais de visiter le pic du Midi avec mes enfants quand Eric [Bacheré, le directeur général de Pyrenex, NDLR] m’a parlé du partenariat. Cela va dans le sens de notre profond attachement à la chaîne des Pyrénées. »

Après avoir équipé le personnel de la Tour Eiffel, la « PME familiale », comme décrite par Edouard Crabos, va donc encore plus haut, à près de 3000 m d’altitude ! Mais elle suit toujours son fil conducteur, « l’ennoblissement de la matière première, les plumes, qui sont généralement un déchet de la production de canard, et la fabrication de produits d’excellence conçus pour durer dans le temps ». Et qui protègent du froid ! Alors on enfile notre doudoune Barry, ultralégère et made in Saint-Sever, pour aller observer les étoiles sous -15°c comme si de rien n’était, avant de nous blottir sous une couette (très) chaude et dormir correctement malgré les maux de tête, le rythme cardiaque qui s’accélère et le manque d’oxygène, contreparties d’une nuit en altitude.

5 questions à Eric Bacheré, directeur général de Pyrenex :

The Good Life : Quels sont vos intérêts communs dans ce partenariat avec le pic du Midi ?
Eric Bacheré : Les Pyrénées nous rapprochent et constituent notre ADN en commun. Au-delà des intérêts des uns ou des autres, c’est d’abord une envie de partager un bout d’aventure ensemble et notre recherche d’excellence dans nos métiers qui nous guident : astronomie et expérience au sommet d’un côté et duvet des « Pyrénées », textile et expérience du confort haut de gamme de l’autre.

Éric Bacheré, directeur général de Pyrenex.
Éric Bacheré, directeur général de Pyrenex. Pauline Roussely

Quels enseignements avez-vous tiré de la crise sanitaire ?
Cette crise a conforté notre modèle d’entreprise familiale, notamment l’agilité de notre modèle et de notre organisation, ainsi que la pertinence et la liberté de nos décisions et de nos investissements à long terme qui sont indépendants d’une obligation de rentabilité court terme. Notre stratégie de développement est également validée par notre résilience devant les difficultés de sourcing, de pénurie, d’interdépendance et de transports internationaux. Ainsi, nous allons continuer sur ce long chemin du Made in France, des bonnes pratiques RSE et du développement durable de la manufacture Pyrenex. Notre résilience en France et sur l’ensemble de nos marchés à l’export est également une sorte de « ticket de confiance » pour aller plus loin sur l’ouverture de nouveaux marchés, notamment l’Amérique du Nord et la Scandinavie.

Les doudounes Tamara (pour femme) et Barry (pour homme), fabriquées dans l’atelier Pyrenex de Saint-Sever. pyrenex.com
Les doudounes Tamara (pour femme) et Barry (pour homme), fabriquées dans l’atelier Pyrenex de Saint-Sever. pyrenex.com DR

Dans l’interview que vous avez donné à The Good Life en 2018, vous déclariez vouloir « imaginer d’autres produits, notamment pour l’été, avec des pièces de prêt-à-porter ». Qu’en est-il de ce nouvel axe de développement ?
Depuis, nous gardons cette volonté de faire exister Pyrenex tout au long de l’année sur nos différents marchés. Ainsi, notre équipe de stylistes et de chefs de produits étudient des produits complémentaires pour les mi-saisons et l’été : des produits light, des produits hybrides, des coupe-vent et des pièces en maille – sweats, tee-shirts, polos – empreints des valeurs de notre marque. Nous enregistrons depuis quelques années des implantations et des ventes intéressantes et en progression, plus particulièrement à l’export, surtout au Royaume-Uni et en Italie. En France, ces nouveautés commencent à se vendre mais notre image de marque associée à la doudoune est tellement forte que cela prend un peu plus de temps.

Vous avez lancé, depuis peu, une collection fabriquée en France, à Saint-Sever. Qu’est-ce que cela signifie pour Pyrenex ? Quel signe doit-on voir dans ce changement de cap ?
Nous avons inauguré notre atelier de production de doudounes Made In Saint Sever (l’atelier MISS) en juin 2019 : ce n’est pas un changement de cap mais plutôt un retour aux sources puisqu’entre 1968 et la fin des années 80, toute la production des doudounes était réalisée dans nos ateliers de Saint-Sever, avant la révolution internationale du textile et la refonte de notre modèle. Mais le made in France fait partie intégrante de l’ADN Pyrenex : ainsi, nous avons toujours maintenu les ateliers plume et les ateliers de confection des couettes et des oreillers ainsi que le développement, le prototypage, les échantillons de collection et le SAV textile dans notre manufacture de Saint-Sever. En 2019, dans le cadre de notre projet « ateliers Made in France » qui soutient les investissements dans nos 3 activités, nous avons décidé de construire ce nouvel atelier pour la production des doudounes basé sur notre savoir-faire ancestral et sur la conception de produits qui ne sont pas très décalés en termes de prix et qui offrent un confort exceptionnel [2000 doudounes en 2021, NDLR]. Ce projet a contribué l’obtention par Pyrenex du label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) en juin 2020.

Les doudounes Tamara (pour femme) et Barry (pour homme), fabriquées dans l’atelier Pyrenex de Saint-Sever. pyrenex.com
Les doudounes Tamara (pour femme) et Barry (pour homme), fabriquées dans l’atelier Pyrenex de Saint-Sever. pyrenex.com DR

Les canards sont élevés pour leur chair, donc les plumes sont des « déchets » que vous ennoblissez. Mais, concernant la fourrure, son utilisation est beaucoup plus décriée mais on en trouve encore sur certaines de vos pièces…
Nous sommes sensibles aux critiques concernant la production de la fourrure et nous avons une réflexion sur le sujet qui vise à réduire progressivement son utilisation. Aujourd’hui, seuls quelques modèles relativement anciens arborent ce type d’accessoire. Et, depuis déjà deux saisons, les nouveaux modèles sont systématiquement sans fourrure. Une évolution déterminée vers un arrêt complet à moyen terme…


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