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The Good Business

Maserati : le talentueux Davide Grasso

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Un stratège des sneakers au volant de Maserati… Après avoir fait des miracles chez Converse, le talentueux Italien Davide Grasso travaille, depuis deux ans, à redonner de la superbe au constructeur de Modène.

À son arrivée, en 2019, à la tête de Maserati, Davide Grasso a dû surprendre quelques-uns des aficionados de la marque au trident. Car, si ce fin gestionnaire d’entreprise disposait de toutes les armes pour prendre la direction du constructeur, il était jusqu’alors un parfait inconnu dans le secteur automobile.

 Davide Grasso : de Converse à Maserati

En effet, Davide Grasso a fait l’essentiel de sa carrière dans le secteur du sport et de la mode. Qui plus est loin de l’Italie. « Après mon MBA à Milan, j’étais très attiré par ces univers. Et surtout, j’avais envie de bouger. Une proposition d’intégrer le groupe Nike m’a permis de concilier ces deux aspects », se souvient-il. Ce fringuant quinquagénaire va occuper différents postes, principalement liés à la stratégie de marque. Surtout, il sillonne la planète et se frotte à la diversité culturelle des marchés.

En 2016, il se voit proposer la direction de Converse, passé dans le giron de Nike, mais alors en assez mauvaise posture. Davide Grasso fait des merveilles et remet la marque sur de bons rails. Ce qui a sans nul doute attiré l’attention des dirigeants de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) en quête d’un profil similaire. Objectif, reprendre en main ­Maserati en perte de vitesse – 19 300 exemplaires vendus en 2019 contre plus de 50 000 deux ans plus tôt. « Je suis né à Turin, la ville de la Fiat et des Agnelli. Quand on vous fait la proposition de rejoindre la “famille”, qui plus est à un poste aussi intéressant, vous ne pouvez pas refuser », souligne ce passionné de voitures.

Davide Grasso, CEO de Maserati
Davide Grasso, CEO de Maserati DR

La nouvelle ère de Maserati

Ses premiers souvenirs de Maserati remontent à la 5000 GT du shah d’Iran. « Je me souviens encore de ce coupé d’un vert presque céladon, à la fois très luxueux et très rapide. » Lorsqu’on lui demande s’il faut reprogrammer son ordinateur intérieur en changeant d’univers, Davide Grasso répond sans hésiter : « Au cours de ma carrière, j’ai toujours joué à l’extérieur et j’ai donc dû m’adapter pour progresser. Si vous voulez apporter une plus-value en tant que leader, il ne faut surtout pas agir comme un ordinateur, mais être véritablement animé par des valeurs humaines et être à l’écoute. Diriger une marque automobile est très technique, notamment d’un point de vue industriel, mais gérer une marque de sportswear qui doit chaque saison offrir des nouveautés à un public ­d’adolescents en proie au moindre effet de mode est tout aussi complexe. » À ses yeux, le plus grand challenge à ­relever pour une marque – ­automobile – de luxe est de pouvoir non seulement conserver la confiance de ses clients, mais aussi d’amplifier cette relation pour que l’expérience soit parfaitement tangible, « surtout pour une enseigne aussi porteuse ­d’émotions que Maserati ».

Accroître la gamme fait évidemment partie des enjeux. Jusqu’en mai dernier, celle-ci se limitait à trois modèles : ­Quattroporte, ­Ghibli et Levante. La marque accueillera l’année prochaine le ­Grecale, un « petit » SUV, une nouvelle Gran ­Turismo et, surtout, dès cet été, la MC20, une supercar à la ligne surprenante dans l’histoire des dernières décennies. « Il faut se rappeler que Maserati est née de la course. Pendant des années, le constructeur a été bien devant ses concurrents italiens. L’ambition de la MC20 est de renouer avec cette grande histoire et de montrer que l’innovation, y compris l’électrification des moteurs, est dans l’ADN de Maserati », explique Davide Grasso. Pour l’heure, la pandémie n’a pas aidé le calendrier stratégique du dirigeant, persuadé que pour gagner il faut avant tout regarder droit devant.


Parcours :

1987 : Master of Science économie et business, université de Turin.

1992 : MBA, université Bocconi, à Milan. 

1997 : travaille pour le groupe Nike en Europe. 

2001 : rejoint Nike aux États-Unis. 

2010 : P-DG de Converse. 

2019 : rejoint le groupe FCA (devenu Stellantis en 2021) comme CEO de Maserati. 

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