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The Good Business

Histoire, podcasts, musique… Radio France, une fierté nationale

The Good Business

Ce groupe, incarné par la Maison de la radio, à deux pas de la tour Eiffel, est un monument national : quelque 5 000 salariés dont plus de 900 journalistes, un chiffre d’affaires annuel de plus de 650 millions d’euros et une galaxie de radios, dont France Inter, la plus écoutée de France.

Mais Radio France est aussi le premier producteur de podcasts et, surtout, avec les antennes de France Culture et France Musique, l’Orchestre national de France, l’orchestre philharmonique, le chœur et la maîtrise de Radio France, le premier média de culture de notre pays et le premier producteur de concerts en Europe.

« Informer, éduquer, cultiver, divertir » sont les quatre missions essentielles de service public assignées au groupe, qui dispose d’atouts tels que France Bleu, et son maillage territorial, Fip, à l’alchimie subtile, ou France Info, avec plus de 4,8 millions d’auditeurs.

L’histoire de Radio France

Le démantèlement de l’ORTF prend effet le 1er janvier 1975, la télévision et la radio sont scindées. Le monopole et les obligations de service public sont maintenus. Radio France est ainsi créée. Le siège de l’ancien ORTF est dévolu à la nouvelle société nationale de radiodiffusion, dont la présidence revient à Jacqueline Baudrier.

La jeune entreprise conserve les chaînes historiques : France Inter, France Culture, France Musique et Fip. Au début des années 80, deux lois s’inscrivent dans son histoire : celle du 9 novembre 1981, par laquelle Radio France perd le monopole de la radiodiffusion, et celle 29 juillet 1982, sur la communication audiovisuelle, instituant la Haute Autorité de la communication audiovisuelle qui deviendra le CSA.

Au cours des années 90, la radio traditionnelle voit l’arrivée d’Internet et du multimédia. Dès 1995, les auditeurs-internautes peuvent se connecter sur le site de Radio France. En août 1999, Radio France multimédia lance son premier reportage. Le 2 janvier 2006, le podcasting fait son apparition sur radiofrance.fr.

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Innovations

Le son 3D est une technologie développée à Radio France, notamment via Acousmatic 360 : 18 concerts en France et au Louvre Abu Dhabi sous forme de lives électroniques en audio immersif ou encore par Fip 360 : 7 concerts live de musique électronique en audio immersif et disponibles en podcast sur Fip et sur l’appli et la plate-forme web Radio France.

Se voulant « accélérateur d’idées », le groupe a établi un dispositif pour stimuler la créativité et diffuser la culture de l’innovation auprès de ses salariés et des médias francophones publics. Il s’agit d’un programme de partenariats avec de jeunes start-up françaises et européennes de l’audio et des médias : Future Media Hubs, réseau européen d’innovation média ; French Tech Central au sein du campus Station F, membre de la communauté des correspondants French Tech ; Programme Horizon.s de la Résidence Créatis, incubateur d’innovation culture et média.

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Les radios : rencontre avec Dana Hastier, directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France

Dana Hastier a occupé plusieurs postes au sein de l’audiovisuel public, notamment en tant que directrice des programmes de l’INA, directrice des programmes culturels d’Arte, ou directrice exécutive de France 3. Elle a rejoint Radio France en 2019.

Radio France, groupe de service public, n’est pas aussi soumis à la pression des audiences que les autres radios ; quels sont alors ses défis ? Nous sommes financés essentiellement par la redevance (CAP). Cela nous donne une grande indépendance vis-à-vis des recettes publicitaires et donc une forte liberté éditoriale, tant dans le domaine de l’info, de la culture que de la musique pour couvrir ce que d’autres ne font pas, pour innover, faire découvrir.

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Cela n’exonère pas Radio France de rencontrer un plus large public, je pense notamment aux jeunes. France Inter a 1 M d’auditeurs de moins de 30 ans, ses humoristes cartonnent sur YouTube. Franceinfo a plus de 700 000 auditeurs de moins de 30 ans et s’adresse en permanence à eux dans des formats anti-fake news et on sait que c’est une mission essentielle dans cette période. Et Mouv’ est tout simplement la radio la plus jeune de France… Nos efforts pour être puissants sur le numérique tout en développant une offre éditoriale adaptée portent leurs fruits. Qui a dit que la radio n’était pas un média moderne ?

Les programmes éducatifs et de diversité

• L’Académie d’été initie les jeunes talents aux différents métiers de la radio, sans distinction de diplôme ou de parcours. La première promotion s’est tenue durant l’été 2021, avec une trentaine de recrues pour les grilles d’été des 7 antennes.
Interclass, dispositif d’éducation aux médias lancé en 2015 sur France Inter.
Debattle, émission quotidienne pour donner la parole aux jeunes.
• Lire dans le noir, projet soutenu par France Culture pour donner accès à la lecture aux personnes avec un handicap visuel.
Pod’Class, radio Mou’v accompagne 15 lycées et collèges, dont 7 en cités éducatives, pour créer des podcasts autour de thématiques d’actualité.
• Mon micro citoyen, programme d’éducation lancée par France Bleu, qui aborde la diversité avec des témoignages de proximité.
Radio France diffuse chaque année plus de 500 programmes participant à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes.

Les podcasts

« La maîtrise de notre distribution sur le numérique est vitale, car elle nous permet non seulement d’y jouer notre rôle de média en faisant nos propres choix éditoriaux, mais aussi d’y préserver la valeur de nos contenus et les droits de ceux qui les produisent. » Sibyle Veil, P-DG de Radio France (Capital, 01.03.21)

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Une offre pour les enfants :

• Plus de 20 programmes disponibles en podcast.
• 48 millions d’écoutes depuis le lancement.
• Les grands succès : « Oli » (19,5 M d’écoutes), « Les Odyssées » (14,9 M), « Les Aventures de Tintin » (5 M), « Olma » (1,5 M). Un grand concours musical, « Avoir 20 ans en 21 », a été lancé par Radio France, et il a recueilli 600 contributions et 7 000 votes. Il a été remporté par Nina Versyp.

Les activités musicales

La maison de la radio et de la musique. La première pierre de la Maison de la radio a été posée par le président René Coty, en 1954. Elle comporte, notamment sur le plan architectural, une tour centrale de 70 m de hauteur. Le bâtiment a été rebaptisé officiellement « Maison de la radio et de la musique » en juin 2021, pour une juste reconnaissance de sa double vocation, maison à la fois de 7 radios, de 4 formations musicales et de plusieurs salles de concerts.

Elle accueille plus de 1 000 événements par an (émissions en public, concerts, conférences), près de 230 000 visiteurs, plus de 200 concerts, près de 600 activités pédagogiques et de médiation. Labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2016, la Maison de la radio et de la musique est classée au titre des monuments historiques depuis avril 2018.

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Présentation. La Maison de la radio et de la musique abrite principalement, avec ses salles de concerts, ses studios, bureaux et salles de rédaction :
• L’Orchestre national de France. Fondé en 1934, le premier orchestre symphonique permanent créé en France compte 111 musiciens et donne, en moyenne, 70 concerts par an à Paris et au cours de tournées en France et à l’étranger.
• L’orchestre philharmonique de Radio France. Depuis sa création en 1937, il s’affirme dans le paysage symphonique européen par l’éclectisme de son répertoire, l’importance qu’il accorde à la création, par les artistes qu’il convie et son projet éducatif et citoyen. L’orchestre regroupe 125 musiciens.
• Le chœur de Radio France. Fondé en 1947, il est à ce jour le seul chœur permanent à vocation symphonique en France. Il est le partenaire privilégié des deux orchestres de Radio France et collabore régulièrement avec la maîtrise de Radio France. À ce titre, son interprétation d’œuvres majeures du répertoire symphonique et lyrique est mondialement reconnue.
• La maîtrise de Radio France. Créée en 1946 par Henry Barraud et Maurice David, elle est l’une des premières expériences en France de « mi-temps pédagogique » comportant un enseignement général le matin et une formation musicale l’après-midi. Elle compte, à ce jour, 180 jeunes maîtrisiens.

Sibyle Veil, P-DG de Radio France

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Née à Langres en 1977, Sibyle Petitjean a grandi en Haute-Marne. Étudiante, elle a été vendeuse de prêt-à-porter dans un centre commercial de Dijon. Alors, à l’heure de la réussite, elle garde les pieds sur terre et une certaine distance à l’égard des vanités parisiennes. Un atout précieux surtout lorsqu’on est issu du sérail de l’ENA au sein de la fameuse promotion 2002-2004 Senghor où elle a côtoyé, entre autres, Emmanuel Macron.

La jeune énarque impressionne ses camarades par son sens de l’intérêt général. Elle épouse, en 2006, Sébastien Veil, petit-fils de Simone Veil, avec qui elle aura trois enfants. Habile négociatrice, travailleuse acharnée, elle s’attelle, dès 2005, aux discours de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, avant de devenir conseillère à la présidence de la République de 2007 à 2010, notamment pour les sujets sociaux.

En 2010, Sibyle Veil devient directrice du pilotage de la transformation de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris. En 2015, elle rejoint Radio France comme directrice déléguée chargée des opérations et des finances. Nommée présidente-directrice générale de Radio France en 2018, Sibyle Veil mène une stratégie basée sur la qualité éditoriale (récompensée par des audiences historiques pour les antennes) ; l’excellence artistique des formations musicales ; la réponse aux nouveaux modes d’écoute des publics à travers une politique de distribution des contenus différente ; le développement de son offre de podcasts et de nouveaux formats, et, enfin, les évolutions sociales ou d’organisation, avec un plan de transformation ambitieux de l’entreprise.

Le sport

• 1 direction des sports transverse, unique en Europe.
• 14 journalistes.
• Été 2021 : + 350 heures de direct.
• Radio officielle des jeux Olympiques de Paris 2024, du Tour de France…

« Fact check». L’agence interne de Franceinfo est une structure unique en France au sein d’un média audiovisuel. Elle est composée de 17 journalistes chargés de la vérification et de la certification de l’information : entre 50 et 100 dépêches sont publiées par jour.

À l’international

• 30 journalistes dont 10 sont en poste à l’étranger.
• Un réseau de plus de 100 collaborateurs pigistes dans le monde.
• 20 journalistes grands reporters spécialistes de l’actualité internationale et basés à Paris.

Vrai du faux ? Adossée à l’agence Franceinfo, la cellule Vrai du faux, créée en août 2019, a pour objectif la veille, sur les réseaux sociaux, du fact-checking et des formats de décryptage. Cette équipe de spécialistes enrichit et irrigue l’antenne radio et les supports numériques de Franceinfo avec des contenus vérifiés et explicatifs.

3 questions à Ali Rebeihi, producteur de « Grand bien vous fasse ! » sur France Inter :

Ali Rebeihi intègre France Inter en 2007 avec « Nouvelles vagues », puis « Micro fictions » l’année suivante, et « Comme on nous parle ». Il rejoint France Culture pour « Les Bons Plaisirs » et « Du côté de chez soi ».

Ali Rebeihi, producteur de « Grand bien vous fasse ! » sur France Inter
Ali Rebeihi, producteur de « Grand bien vous fasse ! » sur France Inter Radio France Christophe Abramowitz

En 2014, il revient à France Inter et produit « Pop fiction », puis « Ça va pas la tête ! » Depuis 2016, il anime « Grand bien vous fasse ! » : une émission consacrée à la vie quotidienne, à la santé et au développement personnel.

Quelle est l’alchimie du succès de votre émission ? Vous parlez d’alchimie et il y a en effet quelque chose de magique quand une émission fonctionne auprès des auditeurs. Disons que j’ai peut-être réussi à capter le désir profond des auditeurs de mieux se connaître, de mieux comprendre les autres, nos sociétés, dans un monde devenu plus que jamais liquide, pour reprendre cette belle notion défendue par le sociologue Zygmunt Bauman. Un monde sans phare ni balises où, dans cette émission, nous essayons de partager des repères fiables pour s’orienter dans l’existence. L’émission dépasse la simple notion de bien-être.

Quel a été votre record d’audience et dans quelles circonstances ? L’émission a connu un record d’audience en novembre/décembre 2020, avec 1,5 M d’auditeurs en moyenne, un tiers de paires d’oreilles en plus par rapport à la même période en 2019. La crise sanitaire a sans doute conduit à écouter un contenu pédagogique, à mille lieues des émissions de débats anxiogènes. À mon humble avis, l’une des clés du succès de cette émission est le sens de la nuance.

En quoi l’interactivité avec les auditeurs est-elle importante dans cette période ? L’interactivité est fondamentale en cette période où le lien est devenu l’une des nourritures affectives nécessaires à notre intégrité psychologique. Entendre des auditeurs grâce au bon vieux standard, les notes vocales déposées sur l’appli France Inter, et la lecture à l’antenne des courriels et des messages envoyés sur la page Facebook font de la radio en direct un lieu d’échanges incomparable. La radio est, en ce sens, une « religion », dont le sens premier est religare, relier. Une religion sans Dieu, ni dogme, ni canon !


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