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3 questions à Massimo Osanna, Directeur général du parc de Pompéi
3 questions à Massimo Osanna, Directeur général du parc de Pompéi
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The Good Business

3 questions à Massimo Osanna, Directeur général du parc archéologique de Pompéi

The Good Business

Directeur général du parc archéologique de Pompéi.

The Good Life : Le Grande Progetto Pompei, le GPP, a pris fi n en 2019. Quel est le chapitre suivant ?
Massimo Osanna : Ce projet a mis fin à la situation d’urgence dans laquelle se trouvait le parc archéologique. Parallèlement, il a conduit à fouiller quelque 2 000 m². Le site est désormais entré dans une phase de fonctionnement « normal » et il est géré de façon autonome, c’est-à-dire sans apport de fonds exceptionnels. D’ici à fin 2020, nous aurons terminé et validé les derniers chantiers. Maintenant que le site est sécurisé et consolidé, notre objectif est de poursuivre les activités de recherche. Nous allons mener de petits chantiers de fouilles à Pompéi et dans les alentours. Nous allons, notamment, mettre en sécurité deux parties du site avant d’y mener des fouilles : le long du bord sud, entre le temple de Vénus et le forum Triangulaire, et sur la via di Nola, presque en face des dernières fouilles. Mais il restera encore beaucoup à découvrir pour les générations futures !

Le Vésuve, dont l’éruption du 24 août 79 détruisit les villes de Pompéi et d’Herculanum, est l’un des volcans les plus dangereux du monde.
Le Vésuve, dont l’éruption du 24 août 79 détruisit les villes de Pompéi et d’Herculanum, est l’un des volcans les plus dangereux du monde. Kontrolab / Getty Images

« Nous avons procédé à des analyses morphologiques, physico-chimiques, anthropologiques, d’ADN »

TGL : Vous avez eu recours à beaucoup de nouvelles technologies lors des fouilles. Qu’est-ce que cela apporte à l’archéologie ?
M. O. : Sur le chantier, à chaque étape, l’utilisation des technologies modernes a contribué à améliorer la connaissance des lieux et à diriger les activités de fouilles et de conservation. Pour les relevés de terrain sur le chantier, nous avons utilisé des drones, de la photogrammétrie, de la cartographie laser… L’endoscopie, les tests sonores et l’analyse d’échantillons de mortier ont enrichi notre connaissance des structures et des techniques de construction. Nous avons compris que certaines maisons étaient en travaux lors de l’éruption, vraisemblablement à l’issue des tremblements de terre de la décennie précédente ou simplement pour être redécorées. Nous avons procédé à des analyses morphologiques, physico-chimiques, anthropologiques, d’ADN, pour étudier tout ce que nous avons trouvé, des pollens dans les jardins aux liens familiaux entre les ossements. Nous adopterons cette même approche méthodologique, qui n’existait pas lors des fouilles menées dans le passé, pour tous les futurs chantiers que nous avons programmés. Ce cadre méthodique est désormais la base de toute action de protection.

Pompéi a rouvert ses portes aux touristes le 26 mai. Le site reçoit jusqu’à 4 millions de touristes chaque année.
Pompéi a rouvert ses portes aux touristes le 26 mai. Le site reçoit jusqu’à 4 millions de touristes chaque année. Pixabay

Les nouvelles fresques de Pompéi

TGL : Qu’éprouvez-vous lorsque vous découvrez une nouvelle mosaïque, une nouvelle fresque ?
M. O. : Une double émotion ! Celle du chercheur et archéologue lorsqu’il se retrouve face à un morceau d’histoire qui enrichit la connaissance des événements et du passé d’une civilisation. Et celle de l’homme confronté à l’idée de la mort, de la vie interrompue par l’éruption, à travers ces objets usés, manipulés, cassés, mais qui ont survécu aux hommes et qui témoignent de leurs vies si soudainement brisées.

La fresque de Sappho, poétesse grecque de l’antiquité. Quelle troublante modernité dans ce visage… presque émouvant !
La fresque de Sappho, poétesse grecque de l’antiquité. Quelle troublante modernité dans ce visage… presque émouvant ! akg-images-nimatallah

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