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Izipizi, l’appel de Londres - The Good Profile Fashion
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The Good Business

Izipizi, l’appel de Londres

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A l’aube de ses 10 ans, l’entreprise Izipizi, modèle exemplaire de start-up à la française, poursuit son développement tant en France qu’à l’étranger – la marque vient d’ouvrir une boutique à Londres – sans relâcher le style « easy peacy » qui a fait son succès. Retour sur un succès.

« Put a style on your face ! » Bien que, ce soir-là, il fasse froid et gris, Carnaby Street a un petit air de Coachella. Devant la boutique Izipizi, on se presse le nez habillé de lunettes de soleil aux cadrans peace and love. Les selfies vont bon train et Instagram s’emballe. Quentin Couturier, Charles Brun et Xavier Aguera fêtent l’ouverture de leur première boutique londonienne.

Est-ce le début de l’internationalisation pour ce label qui fêtera l’an prochain ses 10 ans ? « Pas vraiment, répond le trio. S’implanter au même rythme en France et à l’international a toujours été notre stratégie. » Ce n’est pas tout à fait le même discours que lors de notre précédente rencontre, en janvier 2017, quand See Concept était rebaptisé Izipizi…

Lunettes L’Amiral Lobster, 45 €.
Lunettes L’Amiral Lobster, 45 €. DR

C’est après leurs études de commerce que les trois copains de lycée, originaires de Lyon, décident de se lancer sur le marché de l’optique. A l’origine, un constat personnel : passé la quarantaine, leurs parents ont du mal à remplir leurs bordereaux de chèques… Ils mettent alors à disposition des agences de banques, comme la Société générale ou le CIC, des lunettes de comptoir, puis ils s’attaquent au solaire, segment en pleine effervescence et de plus en plus accessoirisé, avec des collections qui se renouvellent à chaque saison.

Leurs modèles aux multiples couleurs et au fini soft touch séduisent tout de suite les quadras, d’autant que leurs prix sont attractifs. Comptez entre 40 et 50 euros la paire. Outre un parti pris créatif fast fashion, ils s’appuient sur une démarche commerciale qui va payer : être présent chez les opticiens créateurs, dans les concept-stores, les hôtels, les musées…

Si, au départ, certains détaillants, comme Marc Le Bihan, hésitent à les référencer, ceux-ci s’aperçoivent vite que ces montures constituent d’excellents produits d’appel et d’entrée dans leurs points de vente. Un exemple : à New York, Izipizi représente le premier chiffre d’affaires du MoMA, avec 2 500 paires vendues par mois, ce qui lui vaut d’avoir désormais un corner dédié dans les deux boutiques du musée.

La nouvelle collection Amiral disponible en quatre coloris : Club (bleu), Lobster (rouille), Shell (beige) et Black.
La nouvelle collection Amiral disponible en quatre coloris : Club (bleu), Lobster (rouille), Shell (beige) et Black. DR

Aujourd’hui, Izipizi n’est plus une petite start-up en pleine incubation. Elle s’est transformée en une PME de 75 salariés. « Si nous continuons à prendre toutes nos décisions tous les trois, nous sommes passés d’un modèle de management horizontal à un modèle vertical en recrutant des seniors à des postes clés comme la finance, les ressources humaines, la communication et le commercial », indique Charles Brun. En France, on estime que deux start-up sur dix seulement passent à un levier supérieur de développement.

Dates clés

• 2010 : création de See Concept.
• 2017 : See Concept devient Izipizi. Ouverture d’une première boutique dans le quartier du Marais, à Paris.
• 2019 : ouverture d’une boutique à Londres. A Paris, ouverture de deux boutiques, dans le quartier des Abbesses et à Saint-Germain-des-Prés.
• Présent dans 73 pays.
• 5 000 points de vente.
• 80 % du CA à l’export, dont 70 % en Europe, 20 % aux Etats-Unis et 10 % Asie.
• 1 500 références en cumulant modèles, couleurs et dioptries.
• Répartition des ventes dans le monde : lunettes de vue (50 %), solaires (30 %), écrans (10 %) et enfants (10 %).

Multiplication des collaborations

La clé de leur réussite exemplaire ? La capacité des trois larrons à savoir se faire épauler. Soutenus par deux entrepreneurs confirmés, Jean-Pierre Guichard, fondateur de Manutan et Jacques Guillement, fondateur de la marque Pylones – c’est d’ailleurs lui qui leur a cédé son magasin londonien –, ils bénéficient aujourd’hui du soutien de BPI France, qui les accompagne financièrement.

« Parce que nous baignons dans un milieu d’entrepreneurs, nous faisons très attention à la manière dont nous dépensons notre argent. Notre obsession est d’être rentable, car c’est le gage de notre indépendance et de notre durabilité. Nous avons refusé toute levée de fonds et on nous croit toujours plus petits que nous sommes », poursuit Charles Brun.

De gauche à droite : Xavier Aguera Quentin Couturier et Charles Brun, les trois cofondateurs de la marque Izipizi.
De gauche à droite : Xavier Aguera Quentin Couturier et Charles Brun, les trois cofondateurs de la marque Izipizi. unibail-rodamco-et-marion-kotlarski

Leur ambition ? « Devenir aussi identitaire que Nike. » Alors, pour y parvenir sans se disperser, ils multiplient les collaborations, comme celle avec Bonpoint cette saison, les séries spéciales – dont celle de Londres, London Tonic – et s’aventurent sur un terrain « waouh », comme ils disent, avec le premier modèle d’une nouvelle ligne plus pointue, Izipizi Studio.

Celle-ci, plus haut de gamme, sera proposée dans une petite sélection de points de vente, en plus de leurs trois boutiques – dont les deux nouvelles, installées aux Abbesses et à Saint-Germain-des-Prés, à Paris –, et devrait séduire l’Asie, puisqu’ils viennent de signer avec un distributeur chinois. Pas de souci, « izipizi » sonne bien en mandarin !

www.izipizi.com


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