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Club Med Cefalù, cap sur le luxe - The Good Hideaway
Club Med Cefalù, cap sur le luxe - The Good Hideaway
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Voyage

Club Med Cefalù, cap sur le luxe

Voyage

Sur le site de son village mythique fondé en 1957, face au triangle bleu lagon de la mer Tyrrhénienne, le Club Med vient d’inaugurer, à Cefalù, le premier village 5 tridents labellisé « Exclusive Collection » d’Europe. Après des travaux de rénovation pharaoniques, ce village marque le coup d’envoi d’une nouvelle ère pour l’enseigne au trident. La mise en valeur exceptionnelle du site naturel et l’immersion dans la culture sicilienne sont les nouveaux atouts du haut de gamme, élevés au même rang que la gastronomie, le sport et la convivialité, qui ont fait la réputation du Club.

Au pied de l’immense rocher qui la domine, la petite ville médiévale de Cefalù s’étend dans une lumière mordorée. Si vous gagnez le sommet de « la Rocca » (le rocher), votre rude ascension sera récompensée par un panorama vertigineux. Les toits rouges de la vieille ville aux ruelles entrelacées, encadrés de part et d’autre de collines verdoyantes et du bleu limpide de la mer, sont dominés par les deux tours d’une cathédrale semblable à une citadelle dont l’austérité cache bien le jeu ; la magnificence des mosaïques que cette cathédrale abrite lui vaut, au même titre que celles de Palerme et de Monreale, d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Afin de préserver la beauté exceptionnelle du littoral, le village de vacances est quasiment invisible depuis Cefalù. Au premier plan, les villetas offrent une magnifique vue sur la mer.
Afin de préserver la beauté exceptionnelle du littoral, le village de vacances est quasiment invisible depuis Cefalù. Au premier plan, les villetas offrent une magnifique vue sur la mer. LB

Car mieux que ne l’expliquerait n’importe quel livre d’histoire, ces splendeurs arabo-normandes et byzantines illustrent la fructueuse coexistence de peuples et de religions diverses sur cette île au carrefour de l’histoire de la Méditerranée… Quant à la beauté du site, elle n’avait pas échappé à la perspicacité du Club Med qui, dès ses débuts, a fondé son succès sur des choix d’implantation stratégiques. C’est donc ce village de vacances, construit il y a une soixantaine d’années sur un cap de 16 hectares, qui renaît aujourd’hui.

Le Palazzo, un vestige du XVIIIe réhabilité, fait honneur au cinéma et à l’opéra italiens.
Le Palazzo, un vestige du XVIIIe réhabilité, fait honneur au cinéma et à l’opéra italiens. ClubMedCefalu

Histoire, culture et paysage

Contre les constructions sauvages qui ont défiguré nombre de côtes siciliennes, les autorités italiennes tentent d’établir diverses réglementations. Pour prendre à bras-le-corps cette rénovation qui devait être low profile (le club devait être invisible depuis Cefalù) tout en revalorisant le village pour en faire un 5-tridents (l’équivalent d’un 4-étoiles), Thierry Fourniret, à la direction du département des constructions du Club Med, a fait appel à l’agence King Roselli, basée à Rome.

Très active dans le champ de l’architecture hôtelière, celle-ci a bûché son sujet – et les contraintes administratives – une bonne dizaine d’années. « Quand on est arrivé ici la première fois, en 2005, il n’y avait que la nature et… 566 cases ! Le club était encore en activité et ça ressemblait plus à un camping géant qu’à autre chose, rappellent Jeremy King et Katia Scarioni. Il y a eu une sorte de correspondance entre ce que la nature imposait, le respect du site exigé par les autorités locales et notre propre conception de l’architecture. Exploiter les rochers, utiliser du bois, conserver au maximum la végétation, construire bas… c’était de toute façon le langage que nous voulions utiliser. »

Le Palazzo, un vestige du XVIIIe réhabilité, fait honneur au cinéma et à l’opéra italiens.
Le Palazzo, un vestige du XVIIIe réhabilité, fait honneur au cinéma et à l’opéra italiens. ClubMedCefalu

De fait, la répartition entre villetas, ces bungalows en bois préfabriqués, et chambres du burgo (le village), en pierre sèche, s’est faite en fonction des contraintes du site : « Nous n’avions pas le droit de bâtir en dur à moins de 150 mètres de la mer. En deçà de cette ligne, il fallait des structures plus “temporaires”, d’où le choix du bois. » Dix-huit mois de chantier, jusqu’à 500 ouvriers sur le site et 80 millions d’euros d’investissement plus tard, le club est fin prêt, les GO ont répété leurs « crazy signs » et le chef Andrea Berton (étoilé à Milan) a rodé sa carte.

Sauvegarder, enrichir, faire rêver

Du point de vue du respect de la nature, les matériaux choisis vont vieillir sans nécessiter beaucoup de maintenance. Dans un avenir proche, l’installation d’une pergola avec toit photovoltaïque est prévue sur le bâtiment des GO. Ce cercle vertueux qui allie économies énergétiques et économies tout court est aussi ce qui a présidé aux choix de la paysagiste, Gaia Chaillet Giusti. En capitalisant sur cette terre volcanique fertile, elle a pu replanter des espèces endémiques peu gourmandes en eau et faire revivre une Sicile éternelle tout en dotant les 110 villetas et les 200 chambres du burgo d’un manteau de verdure apte à parfaire leur intégration sur le territoire, comme si rien n’avait jamais changé ici.

La partie haute du club, surnommée le burgo, est construite en pierre sèche.
La partie haute du club, surnommée le burgo, est construite en pierre sèche. ClubMedCefalu

Palmeraie, orangers et citronniers, plantes grasses et plantes endémiques mêlées, maquis méditerranéen enrichi de bougainvillées et de jasmin, chênes verts, grenadiers et arbousiers ne culmineront pas à plus de 3 mètres et achèveront de dynamiser le paysage sans jamais obstruer la vue sur la grande bleue. Côté décoration, la gageure était d’associer le haut de gamme à une clientèle « générique », car « on ne conçoit pas un hôtel de 310 chambres comme un boutique- hôtel », explique Sophie Jacqmin, fidèle collaboratrice du Club.

Son parti pris a été de ne pas charger l’atmosphère et de rester fidèle au brief de départ, qui pourtant frôlait l’oxymore : « nature joaillière ». En jouant sur le baroque et en chinant un maximum d’objets à Palerme, elle a maintenu le cap d’une fraîcheur estivale à toute épreuve. « Je viens du monde du spectacle ; j’ai besoin d’adopter une forme de narration. C’est pourquoi je me sens plus scénographe que décoratrice, dit-elle. Je voulais que tout soit ouvert dans les chambres, que l’atmosphère soit claire et apaisante. Nous avons prescrit tout le mobilier outdoor (EMU, Ethimo, Vlaemynck…), mais nous avons aussi fait réaliser du mobilier localement et, surtout, créé des pièces d’art, notamment celle de l’accueil, comme des allégories de la nature. »

Les bords de l’immense piscine rivalisent avec la ligne d’horizon.
Les bords de l’immense piscine rivalisent avec la ligne d’horizon. ClubMedCefalu

Une attention particulière a été portée au Palazzo, qui abrite un restaurant, un bar où déguster du vin, une épicerie fine, des salons privatisables et une galerie. « Il fallait éviter l’écueil du pastiche, ne pas refaire Le Guépard ! Juste reproduire quelques codes, s’inspirer de la littérature, du cinéma et de l’opéra italiens. On a repris des extraits de dialogues de scènes cultes, encadré 150 photos, on a “redesigné” des partitions pour qu’elles deviennent ornementales… »

La convivialité… et la liberté

Nature idyllique, respect du patrimoine culturel, soin du décor… Et l’ambiance dans tout ça ? Sylvain Rabuel, le CEO du Club Med pour la zone France, Europe et Afrique, rappelle que le défi de cette nouvelle génération de clubs 5 tridents est de « concilier le raffinement, le sens du détail et la considération envers chaque client avec la simplicité, la convivialité et la décontraction légendaires du Club Med ». Et une disponibilité accrue : « A Cefalù, il y a 140 GO pour un maximum de 600 clients ; à peu près autant de gentils employés (GE) qui ont, entre autres, la responsabilité des domaines hôteliers. »

Les chambres offrent un confort spacieux, sans surcharge décorative.
Les chambres offrent un confort spacieux, sans surcharge décorative. ClubMedCefalu

Et une simplification de la vie avec le « happy digital », un bracelet connecté grâce auquel on peut ouvrir la porte de sa chambre ou réaliser des achats à la boutique du village. Car la force du Club, c’est de gommer toutes les contraintes, de donner goût à la liberté. On y nage comme en pleine mer en descendant d’un ponton, on se repaît des reflets argentés du soleil sur les flots depuis le bar de plage où l’on grignote à toute heure, ou on confond le bord de l’immense piscine avec la ligne d’horizon. Les spritz n’en finissent plus d’annoncer la soirée qui commence et la délicieuse cuisine fait de chaque repas un rendez-vous festif. De quoi tomber fou amoureux de la Sicile… et vouloir vraiment faire partie du Club.

La plage privée du club est dotée d’un bar et d’un restaurant. On glisse dans l’eau depuis l’un des pontons ou depuis la roche.
La plage privée du club est dotée d’un bar et d’un restaurant. On glisse dans l’eau depuis l’un des pontons ou depuis la roche. ClubMedCefalu

Club Med Cefalù
Localita Santa Lucia
www.clubmed.fr


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