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La face avant de la X2 est immédiatement reconnaissable par ses prises d’air, toujours en forme de haricot, mais évasées vers le bas.
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The Good Business

BMW X2 : un petit air de break… de chasse

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BMW renforce sa gamme X avec un SUV compact et racé. Ce X2 arrive à point nommé pour répondre à un engouement toujours plus grand pour les crossovers.

Le constructeur allemand vient d’ajouter un modèle à son catalogue qui en comptait déjà une quarantaine. Il semble loin le temps où BMW déclinait principalement une berline, un break et parfois un coupé autour des séries siglées 3, 5 et 7. C’est en 2000 que la firme munichoise démarre sa stratégie de diversification avec le lancement du X5, premier SUV de la marque. Il est, aux côtés de son concurrent direct d’alors – Mercedes, basé, lui, à Stuttgart –, l’un des tout premiers constructeurs européens à se lancer dans l’aventure du SUV. Trois initiales pour Sport Utility Vehicle, soit un 4×4 ultracivilisé, pour ne pas dire ultrachic, et surtout résolument urbain auquel le conducteur-consommateur européen va très vite adhérer. Suivant ainsi les goûts en vogue en Amérique du Nord, où ce type de modèle a peu à peu remplacé le break traditionnel et même la berline.

Une tentation qui remonte d’ailleurs au début des années 60, avec la Jeep Wagoneer (1963), une référence dont la durée de vie a frôlé les 30 ans. On évoque à ses débuts un moyen pour le conducteur masculin d’affirmer sa supériorité sur la route à renfort de testostérone transmise à sa voiture. Vaste débat qui ne semble pas près de s’épuiser. Contre toute attente, ce sont les femmes qui vont particulièrement apprécier ce type de véhicule haut sur pattes, rassurant avec ses formes généreuses et protectrices, pratique avec son côté fourre-tout et sa grande logeabilité, et à l’épreuve aussi bien du bitume que de la neige en hiver… Bref, un vrai couteau suisse, tellement plus élégant que le Station Wagon aux allures de voiture de service.

Plus basse que la X1 ou la X3, la X2 devient plus racée et casse les codes du SUV.
Plus basse que la X1 ou la X3, la X2 devient plus racée et casse les codes du SUV. DR

En Europe, c’est le Range Rover qui fait figure de pionnier en la matière. Et la marque anglaise, qui va passer dans le giron de BMW à la fin des années 90, va permettre à l’allemand de trouver des ressources précieuses à travers son expérience acquise en matière de 4×4 et de mutualiser leurs recherches. Notamment pour développer le X5 puis le Range Rover L322. Ce dernier est sorti deux ans après le X5, ce qui a laissé le temps à BMW de s’installer confortablement sur le marché. Suivront le X3 puis le X6, une bizarrerie stylistique que certains n’hésitent pas à qualifier d’absurde, voire d’inutile. Pendant ce temps, le coupé SUV connaît un succès fracassant et ouvre du même coup une sous-catégorie au sein d’une famille qui ne cesse de grandir.

Effectivement, toutes marques confondues, les chiffres attestent de l’incroyable succès de ce type de modèle : c’est la catégorie de véhicules que personne n’attendait et qui a pourtant redonné un formidable essor à certaines marques, pour ne pas dire qui les a sauvées. Le SUV est donc devenu en seulement quelques années un passage obligé pour toutes les marques, même pour celles qui n’ont pas vraiment cette typologie dans leur ADN (un rapide regard vers Stuttgart, mais cette fois-ci du côté de Porsche, le confirmera). Pour se démarquer, BMW parle désormais de SAV, troquant le U de Utility, qui renvoie trop à la fonction d’utilitaire, par un A pour Activity, terme plus large et davantage tourné vers les loisirs. Là encore, quelques chiffres témoignent de la bonne stratégie déployée par la marque. Dans le monde, plus de 5,4 millions de « X » ont été vendus en l’espace de dix-sept ans.

Transmission xDrive

Historiquement attaché à la propulsion, BMW développe cependant, depuis vingt-cinq ans, une technologie de transmission intégrale (quatre roues motrices). Elle équipe tous les modèles de la gamme X, ainsi que de nombreux autres véhicules de son catalogue. De la Série 1 à la Série 7, en passant par le monospace de la Série 2 Active Tourer, on dénombre, selon les configurations et finitions des modèles, une centaine de véhicules qui peuvent être équipés de cette transmission. C’est la BMW 325i, génération E30, qui a été la première voiture de la firme à se pourvoir de cette technologie. Fort de son expérience et de nombreux développements, BMW a rendu son système xDrive plus performant. En usage normal, la répartition est de 60 % – 40 % entre essieux arrière et avant. Depuis 2003, la répartition de la transmission peut évoluer en fonction de l’adhérence du terrain, de la conduite… jusqu’à passer à 100 % sur l’avant ou l’arrière. Preuve de sa fiabilité, il s’agissait, en 2017, de la transmission à quatre roues motrices la plus vendues en France.

Le BMW X2,  une allure plus dynamique

En volume, elles représentaient un tiers des ventes du constructeur en 2017, et étaient en augmentation de 9,6 % par rapport à l’année 2016. Et c’est le X1 qui remporte la médaille d’or, avec 286 661 véhicules écoulés en 2017 et une croissance de 30 % par rapport à 2016. Au point de venir détrôner l’historique Série 3. S’il est dans le catalogue, et par le fait des chiffres, positionné entre le X1 et le X3, le X2 déploie une allure nettement plus dynamique que l’on retrouve immédiatement à la conduite. Un constat fidèle à la logique de BMW, qui veut que les chiffres pairs soient désormais évocateurs de sportivité.

Les lignes du hayon arrière sont beaucoup plus dynamiques que celles de la X1.
Les lignes du hayon arrière sont beaucoup plus dynamiques que celles de la X1. DR

Le modèle est d’ailleurs très proche du conceptcar, toujours très expressif d’un point de vue des formes, que le Mondial de l’automobile, à Paris, avait révélé en 2016. Aussi, pour répondre à cette nouvelle évolution, BMW veut utiliser à présent le terme de « SAC », pour Sport Activity Coupé, qui permet d’être encore plus précis quant au caractère sportif du véhicule. Les designers se sont « amusés » à placer des détails qui font référence aux grandes icônes du genre produites par le passé par le constructeur. En replaçant un logo sur le montant arrière comme sur la 3.0 CSL ou en élargissant vers le bas la forme en haricot de la calandre, à la manière du mythique roadster 507. Un jeu cosmétique plutôt bien vu.

Mais la ligne de cette automobile a bien d’autres atouts à faire valoir que ces détails. Au point, peut-être, de se demander si la X2 n’a pas tout d’un… break de chasse. Un territoire stylistique que BMW est allé chatouiller avec le très confidentiel Z3 Coupé (à peine 18 000 exemplaires produits contre 280 000 pour le roadster), avec une ligne qui n’a d’ailleurs pas été reprise sur le Z4 Coupé. De fait, les derniers modèles sortis des chaînes remontent déjà à plus de quinze ans. Cependant, compte tenu des récentes évolutions en matière de design, notamment chez ses concurrents, le constructeur avait sans doute des raisons de réactiver une offre sur ce segment. Il suffit de se pencher sur quelques chiffres et certains points de design pour en juger : une hauteur et une longueur moindre que celles de la X1 (7 et 8 cm de moins), mais à largeur et empattement identiques, un toit à la ligne légèrement fuyante et, surtout, un hayon arrière de break bien différent de celui en fastback des X4 et X6.

Sobriété élégante et connectivité accrue : les maîtres mots de la vie à bord de la X2.
Sobriété élégante et connectivité accrue : les maîtres mots de la vie à bord de la X2. DR

La X2 a tous les traits d’un shooting-brake, d’autant que la version à quatre roues motrices (xDrive) lui assure une parfaite aisance en pleine nature, loin de l’asphalte. Cependant, côté motricité, il manque peut-être le supplément de puissance dont sont généralement pourvus ces véhicules. Il existe bien au catalogue une version baptisée « M Sport », mais qui ne concerne en rien la question du moteur. Il s’agit pour l’essentiel de finitions liées à la carrosserie et à la taille des jantes, et certes d’un type de suspensions et de direction plus dynamiques. Pour le lancement, les caractéristiques mécaniques sont identiques aux finitions Première et Lounge, elles aussi équipées au choix de moteurs de 3 ou 4 cylindres, essence ou Diesel, développant entre 140 et 231 ch. On est évidemment loin des performances extravagantes des X5 M et des X6 M, dont les 475 ch permettent de propulser le véhicule à 100 km/h en à peine plus de 4 s. Mais laissons peut-être le temps à ce modèle, déjà très efficace d’un point de vue des sensations de conduite, de trouver sa place au sein des « X », et plus encore son public, qui ne manquera pas de faire entendre ses attentes.

Fiche Technique

  • Moteur de 1.5 (3 cyl.) à 2.0 (4 cyl.)
  • Puissance de 140 à 231 ch
  • Couple maxi de 220 à 450 Nm
  • Boîte de vitesse Steptronic (7 et 8 rapports) ou manuelle (6 rapports)
  • Transmission traction ou intégrale
  • Vitesse maxi de 205 à 237 km/h
  • Accélération de 0 à 100 km/h en 9,6 à 6,7 s
  • Longueur 4 360 mm
  • Largeur 1 824 mm
  • Hauteur 1 526 mm
  • Empattement 2 670 mm
  • Poids de 1 460 à 1 600 kg
  • Emissions de CO2 de 121 à 142 g/km
  • Prix de 32 450 à 54 150 €


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