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Pétrole : le défi de la transition énergétique

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Le pétrole, l’or noir, énergie reine du XXème siècle, voit son éclat faiblir. Attaqué pour sa responsabilité dans le réchauffement climatique, il reste malgré tout la source dominante du mix énergétique mondial actuel. Alors que le récent boom du pétrole « non conventionnel » est venu gonfler les réserves mondiales, il pourrait à nouveau s’imposer en l’absence de décision politique forte en faveur de la transition énergétique.

Pétrole : des ressources inépuisables ?

L’irruption du pétrole de schiste n’est pas anodine. En plus de renverser la hiérarchie du marché mondial – en attribuant aux Etats- Unis le rôle de swing-producer auparavant dévolu à l’Arabie saoudite –, le pétrole de schiste a une fois encore battu en brèche la perspective d’une fin prochaine de l’ère de l’or noir. « En matière de réserves, il y a un consensus sur un chiffre de 1 700 milliards de barils, ce qui signifie qu’il nous resterait entre quarante et cinquante ans de consommation. Mais, par ailleurs, la découverte de nouveaux gisements continue de faire remonter les réserves. Lorsque j’étais étudiant, nos professeurs nous expliquaient déjà qu’il nous restait autour de quarante à cinquante ans de pétrole. Je dis la même chose aujourd’hui à mes étudiants », confie le géologue Roland Vially. Du forage offshore à la fracturation des puits horizontaux, en passant par la sismique 4D, le progrès technique a constamment fait mentir les prévisions sur les ressources du pétrole. Le seul pétrole de schiste aurait gonflé de 10% les réserves dans le monde. « Et il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas ailleurs qu’aux Etats-Unis, même si les conditions sont particulièrement favorables là-bas. L’Argentine et la Chine s’y sont déjà mises », note Roland Vially. Face à cette situation, la plupart des acteurs de l’énergie ont compris que la transition ne se produirait pas du fait du simple épuisement des ressources en pétrole. A long terme, la première raison qui pourrait réduire la consommation de brut serait d’ordre politique. « D’ici à dix ou quinze ans, nous pouvons espérer réduire notre consommation avec la transition énergétique. Mais des tensions géopolitiques pourraient tout aussi bien faire remonter fortement les prix. Mais là, le géologue est impuissant à le prédire », anticipe Roland Vially. L’instauration d’un prix du carbone semble être la mesure centrale à mettre en place pour poser des limites à l’ère du pétrole. Or, ce prix ne figure pas dans l’accord de la COP21.

Chiffres clés 2015 (BP Statistical Review 2016)

Production mondiale : 91,67 M de barils par jour, dont 13 % aux Etats-Unis, 13 % en Arabie saoudite, 12,4% en Russie, 4,9% au Canada, 4,9% en Chine, 4,5% en Irak, 4,2% en Iran et 4 % aux Emirats arabes unis.

Réserves prouvées mondiales : 1 698 Mds de barils par jour, dont 301 au Venezuela, 267 en Arabie saoudite, 172 au Canada, 158 en Iran, 143 en Irak, 102 en Russie et 102 au Koweit.

Part des énergies dans le mix énergétique mondial : pétrole (32,9%), charbon (23,8%), gaz (23,8%), hydroélectricité (6,8%), nucléaire (4,4%) et énergies renouvelables (2,8%).

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