×
« Fifty Fathoms Bathyscaphe », Blancpain
Le chronographe Flyback de la « Fifty Fathoms Bathyscaphe » séduit les navigateurs dès 1956.
melanie

Horlogerie

Blancpain ou la passion du monde aquatique

Horlogerie

Voilà plus de soixante ans que la manufacture horlogère se passionne pour le monde aquatique. Pas étonnant qu’elle ait choisi de s’engager dans cette cause.

Mais ce qui intéresse particulièrement la science, ce sont son ­exceptionnel ­poumon ­primitif et ses ­nageoires pédonculées, preuves de l’évolution des poissons vers les premiers ­vertébrés terrestres, il y a 370 millions ­d’années. La rencontre, à 100 mètres de profondeur, s’est produite en Afrique du Sud. Au poignet de l’aventurier français, un chronographe X-Fathoms, sorte de super-Fifty ­Fathoms, plongeur body-buildé au monumental boîtier en titane de 56 mm, capable de descendre jusqu’à 300 m.

La « X-Fathoms » de 2011 intègre un profondimètre mécanique, une membrane en métal amorphe et une indication de profondeur sur deux échelles.
La « X-Fathoms » de 2011 intègre un profondimètre mécanique, une membrane en métal amorphe et une indication de profondeur sur deux échelles. DR

Blancpain, une BA horlogère

L’unité de mesure américaine « fathom » ­correspond à 6 pieds, soit 1,8288 mètre. Les « 50 fathoms » évoquent ainsi la profondeur jusqu’à laquelle l’étanchéité du modèle est certifiée, soit 91 mètres. Le nom du ­modèle Fifty Fathoms incarne parfaitement le lien qui unit Blancpain à la mer. Ce garde-temps est, de fait, l’ancêtre des montres de plongée ­modernes. Elle est lancée en 1953 sous ­l’impulsion de Jean-Jacques Fiechter, président de l’époque et pionnier de la plongée d’agrément. Il recueille notamment les préconisations de l’agent secret Robert ­Maloubier, fondateur du corps des nageurs de combat français, pour développer une montre de plongée robuste et fiable. Puis, grâce à son rôle dans Le Monde du ­silence, le documentaire de Louis Malle, Palme d’or à Cannes en 1956, la Fifty Fathoms ­devient rapidement une vedette horlogère. Le Commandant Cousteau la porte tout au long de cet opus consacré à son action en faveur du monde aquatique. Ce film va marquer le début de l’engouement des vacanciers pour la plongée sous-marine, et faire sortir la Fifty Fathoms des casernes pour aller, plus pacifiquement, taquiner la raie manta, activité favorite des clubs de plongée pour touristes fortunés qui fleurissent alors au bord de mers exotiques.

La « Fifty Fathoms », étanche à 300 m, est appréciée pour sa robustesse et sa précision.
La « Fifty Fathoms », étanche à 300 m, est appréciée pour sa robustesse et sa précision. DR

Une étoile de mer est née

La manufacture a choisi une plongeuse iconique pour fêter ses engagements aquatiques. Depuis 2014, c’est la version Bathyscaphe Chronographe Flyback qui est associée au programme Ocean Commitment : une série limitée à 250 exemplaires, ­aujourd’hui écoulés. Pour chaque pièce ­horlogère vendue, 1 000 euros ont été reversés au programme en question. L’acheteur, en plus de se faire plaisir, réalise une bonne action en faveur de l’environnement. Au total, 250 000 euros auront été récoltés grâce à cette première série spéciale, et d’autres montres Ocean Commitment sont attendues. Elles témoignent que le soutien de Blancpain à la mer n’est pas près de tomber à l’eau.

Laurent Ballesta

Dans le documentaire Le Cœlacanthe, sorti en 2014, le plongeur français, spécialiste de la faune et de la flore aquatiques, retrouve le sillage du plus vieux poisson du monde. Dans Le Mystère mérou, en 2015, Laurent Ballesta nous raconte comment 18 000 de ces poissons partis se reproduire un jour de pleine lune, au large de l’atoll polynésien de Fakarava, se retrouvent face à 700 requins affamés. Le photographe capture sous l’eau ce chassé-croisé digne d’un balai de Carolyn Carlson. Fin 2015, il enfile de nouveau palmes et masque dans Expédition Antarctica, et part à la découverte du monde sous-marin autour de ce continent mystérieux. Sous la banquise, il trouve un monde foisonnant de vie de 9 000 espèces souvent inconnues : poissons, crustacés, mais aussi coraux, végétaux, sans oublier phoques et manchots. Un documentaire tiré de cette aventure, Antarctica, sur les traces de l’empereur, a été réalisé par Jérôme Bouvier en 2016.

3 questions à Laurent Ballesta

Plongeur, photographe et biologiste naturaliste français.

The Good Life : Comment le partenariat avec Blancpain a-t-il débuté ?

Laurent Ballesta : J’ai rencontré Marc Hayek, président de la marque, et Alain Delamuraz, vice-président à la tête du marketing, en 2012, au salon horloger Baselworld. Leur temps était compté. J’ai eu droit initialement à un rendez-vous de cinq minutes. Notre entretien a finalement duré une heure et demie ! Marc Hayek est passionné de plongée et de photographie sous-marine. Nous nous sommes trouvés, et compris.

TGL : Quels sont vos prochains projets avec eux ?

L. B. : Nous travaillons sur la quatrième expédition Gombessa, en Polynésie. Elle vise à étudier les chasses nocturnes des requins gris. Nous voulons montrer que les déplacements apparemment frénétiques et anarchiques de ces squales cachent, en fait, une vraie stratégie de groupe. Le thème est passionnant.

TGL : Quel est votre rapport aux montres ?

L. B. : J’aime les montres de plongée depuis tout petit. Je porte une Blancpain Fifty Fathoms en titane à double horaire, à la ville comme à la mer. En plongée, elle est mon back-up, mon secours en cas de panne d’un de mes indicateurs électroniques. Elle me donne le temps et la profondeur, deux données vitales en cas de décompression d’urgence. Grâce à elle, j’émerge sain et sauf.

 

Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture