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Primevère, prima donna
Primevère, prima donna.
melanie

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La primevère, le remède contre les troubles respiratoires

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Signe de l’arrivée du printemps, la primevère aux couleurs d'or n’a pas que des qualités ornementales. Elle est utilisée depuis des siècles pour ses propriétés thérapeutiques diverses et, de nos jours, essentiellement pour traiter les troubles respiratoires.

La primevère officinale (Primula veris ou ­officinalis) connaît plusieurs appellations : fleur de coucou, primevère jaune, oreille d’ours, mais aussi herbe de saint Paul ou clé de saint Pierre, c’est la fameuse primrose anglaise. Plante vivace et herbacée de la famille des primulacées, elle est originaire d’Europe centrale, pousse généralement sur un sol riche en humus et préfère l’ombre pour s’épanouir. La primevère est l’une des premières fleurs à éclore au printemps. Dans les prés, au pied des haies et en lisière des forêts, elle étale ses feuilles semi-persistantes d’un vert plutôt clair, pointues au sommet et légèrement gaufrées. Du centre de cette rosette de feuilles s’élève une tige pouvant atteindre 30 cm de hauteur, au sommet de laquelle un bouquet de fleurs jaunes tachées de orange fleurit de mars à juin. Au toucher, les racines laissent échapper un léger parfum anisé. Désormais cultivée en Europe et en Amérique du Nord à des fins ornementales, la plante est également reconnue pour ses vertus thérapeutiques.

Posologie

  • En tisane : pour 150 ml d’eau bouillante, 1 g de poudre de fleur ou de 0,2 à 0,5 g de poudre de racine, à raison de trois à six prises par jour, entre les repas.
  • En sachets infusion : associée au plantain et à l’anis. Biolys, 5 € les 20 sachets.
  • En teinture mère : 15 gouttes matin et soir, avant ou après un repas, à diluer dans l’eau. Herbiolys, 10,95 € les 50 ml.
  • En comprimés : associée à 6 plantes pour un confort respiratoire. Sinusphyt, 6,50 € les 15 comprimés.
  • En peeling : pour une peau nette et apaisée. Doux Peeling crème gommante à l’extrait de primevère, Clarins, 31,50 € les 50 ml chez Sephora.

 

Des vertus historiquement variées

Dès l’Antiquité, la primevère a été utilisée pour soigner. Elle était considérée comme le remède spécifique de la paralysie et on rapporte que sainte Hildegarde de Bingen, au XIIe siècle, la préconisait aussi pour lutter contre la mélancolie et l’apoplexie, sortes de « paralysie de l’âme ». Pierre-Jean-Baptiste Chomel, médecin de Louis XV, rapporte que la primevère était spécifiquement administrée en cas de paralysie de la langue et de bégaiement. Quant à son contemporain Carl von Linné, botaniste et médecin suédois, ce sont l’aspect sédatif de la plante et ses capacités à calmer la douleur et à faciliter le sommeil qui l’intéressaient. Ces propriétés calmantes ont aussi permis d’utiliser la plante pour atténuer l’hystérie et d’autres troubles nerveux, comme l’insomnie ou les vertiges. Au XIXe siècle, l’abbé Kneipp, ce fameux prêtre allemand qui fut à l’origine de nombre de thérapies naturelles, préconisa la primevère pour lutter contre l’arthrite. De nos jours, les racines et les fleurs de la primevère, séchées puis broyées, sont transformées en poudre pour la préparation de tisanes ou de gélules, ou pour obtenir un extrait liquide. La plante est recommandée pour ses propriétés expectorantes en cas de rhume, de bronchite ou de sinusite, mais aussi diurétiques dans les infections urinaires. On la préconise toujours pour les troubles nerveux, comme les vertiges, mais aussi les migraines, les tremblements et les maux de tête. Dans certains pays, les feuilles broyées de la primevère sont utilisées en cataplasme pour soigner les ecchymoses. Riche en glycosides phénoliques, en flavonoïdes et en saponines, la plante serait également antiseptique, antifongique, laxative et astringente, et calmerait aussi les démangeaisons. L’industrie cosmétique l’utilise d’ailleurs pour ses propriétés adoucissantes.

 

Alors, la primevère, plante à tout faire ?

Pas tout à fait, car elle est contre-indiquée pour les asthmatiques et pour ceux qui souffrent d’ulcère à l’estomac, car elle peut provoquer des nausées, des troubles gastriques, des vomis­sements, voire une réaction allergique chez certains sujets. Enfin, étant donné son efficacité sur les troubles nerveux, elle peut interférer avec des médicaments qui agissent sur le psychisme. De plus, les études chez l’homme étant rares, les autorités de santé préfèrent se fier essentiellement à l’usage traditionnel et, un peu, aux études réalisées sur l’animal. Ainsi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) considère comme « traditionnellement établi » son usage comme expectorant dans les toux associées aux infections respiratoires. Elle restreint toutefois son usage aux individus de plus de 12 ans… La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage de la fleur et de la racine lors de catarrhes des voies respiratoires, et la Coopération scientifique européenne en phytothérapie (Escop) dans le traitement des toux productives (avec remontée de mucus), du catarrhe (production de mucus) des voies respiratoires et de la bronchite chronique. La nature serait-elle si bien faite qu’on puisse atténuer les réactions au pollen grâce à… une plante printanière ? On ne demande qu’à le croire.

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