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Viura, dont les bâtiments ont été construits sur les ruines d’un village médiéval.
Viura, dont les bâtiments ont été construits sur les ruines d’un village médiéval.
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The Good Business

Le groupe espagnol Marugal imprime sa patte haute couture en France

The Good Business

Né sous le soleil espagnol, ce groupe hôtelier haute couture opère en marque blanche des adresses uniques et variées. Discret jusqu’à présent, Marugal a franchi les Pyrénées et inaugure un hôtel à Chambord et une « maison de campagne » à Rambouillet.

L’art de Marugal est d’opérer à 100 % dans les bâtiments loués, depuis la décoration jusqu’au management. Concentré à ses débuts sur des mandats de gestion, Marugal a ensuite élargi son champ d’action pour passer à la conception et au développement d’hôtels. En 2010, Edouard Daehn rejoint Marugal, suivi, en 2015, par Arnaud Laporte-Weywada, un ami de longue date de Pablo Carrington.

Tótem, abrité dans un bâtiment du XIXe siècle.
Tótem, abrité dans un bâtiment du XIXe siècle. DR

Des trois associés, seul Edouard Daehn a fait une école hôtelière, celle de Lausanne. Complices et complémentaires, ils sont aussi à l’aise dans leurs bottes de chantier qu’en costume­-cravate ou qu’en tenue de cycliste pour Edouard. Celui-là n’aime rien de moins que de pédaler sur son vélo de route jusqu’au futur Hameau de la Cense, l’un des projets en cours de Marugal. « On crée un concept de maison de campagne à 46 kilomètres de Paris, sur une parcelle de 250 hectares », explique-t-il.

En pleine forêt de Rambouillet, l’hôtel accueillera 76 chambres, mises en scène par Antoine Ricardou du studio en vogue Be-poles, pour un budget total de 14 millions d’euros. Ambiance deux-roues, donc (la piste cyclable Véloscénie passe ­devant), randonnées, golf et feu de bois dans la cheminée. Sans oublier les odeurs de crottin de cheval, le Hameau s’adossant à un grand centre d’éthologie – étude du comportement du cheval. Malgré une ferme de permaculture de deux hectares, ce ne sera pas, selon Edouard Daehn, « tout beau, tout bo‑bio, on mange des graines et on n’a pas le droit de jouer au foot. Non, on aura le droit de jouer au foot et même de porter un maillot du PSG ! » s’amuse le joyeux luron.

Arnaud Laporte-Weywada (à gauche) et Edouard Daehn.
Arnaud Laporte-Weywada (à gauche) et Edouard Daehn. Michel Blossier

Le concept a un air de déjà-vu, celui du Soho Farm­house de Nick Jones, à moins de deux heures de train de Londres : avec sa quarantaine de cabanons en bois posés autour d’étangs creusés en pleine campagne, l’adresse est un terrain de jeux d’urbains en mal de campagne policée. Les apparences étant souvent trompeuses, on peut se demander qui s’est inspiré de qui… « C’est très différent. Nous n’avons pas fait de mitage, puisqu’il est interdit en France de faire plein de petites maisons individuelles : ça détruit la nature. Le Hameau de la Cense est sur un terrain agricole dont nous conservons la structure industrielle. Les hangars métalliques seront transformés en chambres », souligne Edouard Daehn. On marchera donc dans la boue, mais avec raffinement. Car c’est l’une des signatures du groupe.

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