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Salsepareille
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Au creux de l’hiver, schtroumpfez de la salsepareille !

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Non, la salsepareille n’est pas seulement l’aliment préféré des Schtroumpfs. Efficace contre l’hypertension, pour améliorer la circulation sanguine et même pour booster la libido, cette plante mythique présente de réels bienfaits pour la santé des êtres humains. Illustration : Lauriane Pierlot.

Originaire des forêts tropicales des Amériques centrale et du Sud (Smilax medica ou ornata) et des régions tempérées d’Asie et d’Australie, la salsepareille d’Europe (Smilax aspera), ou liseron épineux, est un sous‑­arbrisseau d’environ 1 m. Une plante lianescente de la famille des Smilacaceae, et du genre Smilax, qui regroupe près de 350 ­espèces dans le monde. A première vue, les tiges de cette liane sont dotées d’épines acérées mais, à l’abri des regards, la salsepareille cache des racines très longues, utilisées en phytothérapie. Ses feuilles vertes, ovales, en forme de cœur (ou de pique, selon leur orientation), cordées, luisantes, persistantes et longues de 35 cm, présentent des vrilles latérales. Ses stipodes lui permettent de s’agripper et de se développer aisément, au point d’étouffer la végétation environnante.

Certaines feuilles ont un aspect tacheté tigré qui n’inspire pas confiance, contrairement à l’odeur douce des petites fleurs blanches, qui s’épanouissent d’août à octobre. La salsepareille ressemble à une liane aux allures maléfiques de conte de fées, avec ses fruits en forme de baies, petits et globuleux comme les groseilles, mais hautement toxiques. D’abord vertes, puis rouges et enfin noires, elles se développent entre novembre et décembre.

En France, on croise cette plante un peu partout. La salsepareille d’Europe est une variété qui pousse sur des terrains secs, comme les haies du pourtour méditerranéen, la garrigue, le maquis ou le littoral atlantique. C’est une plante protégée dans la région des Pays‑de‑la‑Loire. Si les baies, certes riches en saponines, sont toxiques, sa racine, elle, est comestible et bénéficie de nombreux principes actifs, comme des phytostérols – qui aide à réduire le taux de mauvais cholestérol dans le sang –, des sels minéraux et de l’amidon. Les vertus médicinales de la salsepareille sont très nombreuses.

La salsepareille stimule les défenses immunitaires

Introduites dans les pharmacopées européennes en 1563, les salsepareilles d’Amérique centrale ont – grâce aux travaux de Matthiole, un médecin italien – été mises en avant pour leurs propriétés antisyphilitiques, pour soigner la syphilis et la blennorragie. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que nombre de pharmaciens, comme Banon de Toulon, signalent les propriétés de la racine de notre salsepareille indigène, tout aussi efficace que les espèces exotiques. En effet, elle purifie l’organisme, au sens large.

Elle a des propriétés diurétiques, dépuratives, expectorantes, sudorifiques, laxatives et fortifiantes. Elle est aussi administrée pour traiter l’hypertension et les rhumatismes. La salsepareille peut traiter les problèmes dermatologiques, comme la dermatose chronique, l’eczéma, l’herpès, l’acné et l’impétigo, et même la desquamation de la peau en cas de psoriasis. Sa racine stimule en outre les défenses immunitaires et a des propriétés anti-inflammatoires. Elle est aussi préconisée pour soigner les calculs rénaux, l’excès d’urée et les troubles digestifs et intestinaux, tels que la constipation, la colopathie chronique et la dyspepsie. Elle soulage le syndrome prémenstruel et les problèmes liés à la ménopause.

La salsepareille soignerait aussi l’impuissance

Mais ce n’est pas tout. Les stéroïdes que renferme la plante ont une action similaire à celle de la testostérone et de la progestérone, ce qui explique que la plante puisse également être utilisée comme traitement hormonal : elle est ainsi réputée aphrodisiaque en Argentine, au Mexique et en Amazonie, mais aussi en Inde, en Chine, en Malaisie ou encore en Turquie, où elle est régulièrement consommée pour accroître la virilité.

En effet, en tant que stimulant de la circulation sanguine, la salsepareille agit sur les organes sexuels et augmente le plaisir et l’orgasme. Chez l’homme, elle aiderait même à la production d’hormones sexuelles et soignerait l’impuissance, tout en favorisant l’augmentation de la masse musculaire. La salsepareille, loin d’être une plante inventée par Peyo, présente donc une foultitude de vertus. Reste tout de même une vraie incertitude : pour quelle indication les Schtroumpfs la consomment-ils ?

Posologie

  • En teinture mère : de10 à 50 gouttes dans un verre d’eau, 2 fois par jour, jusqu’à amélioration des symptômes.
  • En décoction ou en infusion : faire bouillir 50 g par litre d’eau, puis boire l’équivalent de deux ou trois verres par jour. La racine coupée en vrac, Laboratoires Iphym, 23 € environ le paquet de 250 g.
  • En gélules : 2 gélules par jour avec un grand verre d’eau. Boutique Nature, 15 € environ la boîte de 60 gélules.

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