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La McDonald Pittodrie House est un manoir écossais du meilleur style, cerné par une nature verdoyante.
La McDonald Pittodrie House est un manoir écossais du meilleur style, cerné par une nature verdoyante.
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Voyage

Balade dans le Speyside sur la route du whisky

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Haut lieu du whisky avec ses dizaines de distilleries, toutes plus réputées les unes que les autres, le Speyside est aussi un lieu de villégiature idéal pour se promener de château‑hôtel en bed & breakfast de charme. L’idéal pour un premier bain dans l’atmosphère si particulière et si attachante de l’Ecosse.

La tradition fait loi

Le lendemain matin, changement total d’atmosphère : Leslie Castle est devenu un véritable château de conte de fées, brillant dans la lumière dorée du matin, entouré de parterres de fleurs. Plus de méchant blaireau ou d’ombres fantomatiques qui tiennent. Même Zeus, le doberman, me semble sympathique et moins couard.

Je reprends l’A96 et continue ma route vers le nord-ouest. Cela doit faire une dizaine de fois que je viens dans cette partie de l’Ecosse et, quoi qu’en disent les mauvaises langues, je n’ai jamais eu de (vrai) mauvais temps. Au pire, une ondée un peu forte, mais sans plus. Et, une fois encore, la magie du Speyside agit. Les collines couvertes de bruyères sont ponctuées de champs de céréales et de prairies où paissent angus et highland cows, ces vaches à la longue mèche qui leur cache les yeux. Le ciel mélange gaiement nuages et grand soleil, et la lumière dorée enrobe tout d’une douceur unique, celle que j’aime tant retrouver ici. A Huntly, bifurcation vers ­Dufftown, sur la Spey, le fleuve qui a donné son nom à la région. Dominée par les ruines d’un château médiéval, la distillerie The Balvenie sera ma première visite.

La distillerie The Balvenie, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle.
La distillerie The Balvenie, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle. Mathieu Garçon

Rien de très glamour dans ces bâtiments noirâtres qui abritent pourtant quelques-uns des meilleurs whiskies de la région. Il faut contourner les chais pour découvrir le cœur de la distillerie, héritage du vieux manoir du XVIIIe siècle où fut créée l’entreprise, en 1892. Aujourd’hui, The Balvenie et sa voisine, Glenfiddich, appartiennent toujours à la même famille, les Grant, un nom mythique dans la région.

La distillerie Glenfiddich, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle.
La distillerie Glenfiddich, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle. Mathieu Garçon
La distillerie Glenfiddich, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle.
La distillerie Glenfiddich, à Dufftown, appartient toujours à la mythique famille Grant. Le whisky occupe d’ailleurs la majorité de la population de la région, comme au XIXe siècle. Mathieu Garçon

Ici, la tradition fait loi : une petite partie de l’orge est encore maltée sur place et deux robustes garçons passent leur temps à la retourner à l’aide d’une sorte de fourche que je peux à peine soulever… Mathew et Douglas ne s’occupent plus que de 10 % de l’orge, mais le geste demeure, tout comme le four chauffé au charbon qui sèche le malt… et les petits boulots. Car, dans la région, le whisky occupe toujours la majorité de la population, comme au XIXe siècle, et il n’est pas rare de voir des salariés à leur poste depuis quarante ans ou plus.

Douglas travaille dans la plus pure tradition à la distillerie The Balvenie. Une partie de l’orge est encore maltée sur place par Douglas.
Douglas travaille dans la plus pure tradition à la distillerie The Balvenie. Une partie de l’orge est encore maltée sur place par Douglas. Mathieu Garçon

Il faut dire que, hormis quelques tonnelleries, il y a peu d’industries, mais le tourisme est omniprésent, avec des visiteurs venus du monde entier, en voiture, en ­camping-car ou par cars entiers. C’est toujours impressionnant de les voir débarquer dans l’incontournable boutique de la distillerie, se jeter sur les bouteilles en édition limitée, les objets dérivés et acheter de façon compulsive leur énième casquette en tweed ou l’ixième flasque marquée aux armes de la maison.

Un business très rentable qui permet à toute la région de vivre très confortablement.

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