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Presse BD, boom en kiosque
« Topo », « AAARG ! » et « La Revue Dessinée »
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Horlogerie

Le boom de la presse de bande dessinée

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Kaboom ! Groom ! Topo ! Aaarg ! Pas d’inquiétude : le rédacteur de cet article n’a pas perdu la raison. Il ne fait qu’énumérer des magazines consacrés à la bande dessinée qui ont vu le jour récemment. Il suffit de pousser la porte d’un marchand de journaux ou d’une librairie pour le constater : entre ceux qui publient de la BD, ceux qui portent un regard critique sur le neuvième art et ceux qui l’utilisent comme un outil pédagogique, la presse de bande dessinée se porte bien.

Critique
Lire de la bande dessinée, c’est très bien. Informer sur son actualité comme le font Casemate, dBD ou le gratuit Zoo, c’est indispensable. Mais tenir un discours critique sur le neuvième art est tout aussi nécessaire. D’autant plus que celui-ci, à la différence du cinéma ou de la musique, a longtemps souffert du manque d’une critique pertinente et abordable, en-­dehors d’une approche universitaire trop souvent hermétique et réservée à une poignée d’initiés.

En février 2013 est sorti le premier numéro de Kaboom, qui emprunte son nom à l’une des onomatopées favorites de Jack Kirby, le dessinateur des Quatre Fantastiques. « Je souhaitais proposer une véritable réflexion sur la bande dessinée, avec un langage accessible, sans pour autant simplifier ni donner dans la vulgarisation, analyse le rédacteur en chef, Stéphane Beaujean. Je voulais aussi étendre la curiosité du lecteur et le faire voyager d’un univers à l’autre, afin de le faire sortir de sa zone de confort. » D’où la présence dans ses pages de sujets consacrés aussi bien aux comics qu’au patrimoine de la bande dessinée franco-belge, à des auteurs contemporains plus pointus autant qu’à de nombreux créateurs de mangas. « Le discours français sur le manga reflète trop souvent une vision occidentale, lointaine et fantasmée, estime Stéphane Beaujean. Il n’est pas cohérent avec la réalité du terrain à laquelle j’étais confronté lorsque je rencontrais des auteurs et des éditeurs venus du Japon. Avec Kaboom, j’ai voulu rendre la parole aux Japonais. »

Le trimestriel accorde aussi une place importante à l’analyse du dessin. « Je nourris une vraie passion pour le dessin et je tenais à comprendre comment on le fabrique, poursuit-il. J’avais envie de mettre les mains dans le cambouis en demandant aux dessinateurs de parler de leurs gestes graphiques, des accidents sur le papier qui forment au final de belles surprises, des idées qui viennent soulager les problèmes techniques et de la réflexion qui sous-tend leur conception du dessin. »

« Kaboom », créé en 2013, trimestriel, entre 25 000 et 30 000 exemplaires, 100 pages.
« Kaboom », créé en 2013, trimestriel, entre 25 000 et 30 000 exemplaires, 100 pages. DR
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