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L'avion biplace de la société Xcor Aerospace
La société Xcor Aerospace teste un avion biplace capable de réaliser deux vols quotidiens.
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The Good Business

La course folle sur les routes de l’ espace

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Plus encore que durant la Guerre froide, l'espace est un enjeu stratégique. Américains, Russes, Chinois, Japonais… Tous veulent leur part du gâteau et ne se refusent rien pour conquérir les étoiles et leurs richesses. Entre fusées et satellites, les routes spatiales se tracent, mais à quel prix ? Décryptage.

Le 3 décembre 2013, l’ espace a tremblé, et pas seulement à Cape Canaveral. Quand la fusée Falcon 9 s’est élevée dans les airs depuis la base de lancement américaine pour mettre un satellite de 3,2 tonnes en orbite géostationnaire, soit à 36 000 kilomètres d’altitude, l’industrie spatiale a compris que rien ne serait plus comme avant. Avant, l’espace, c’était une compétition entre nations, avec des acteurs historiques et des noms de fusées mythiques, comme Soyouz, Saturn, Ariane, Proton, Atlas et, plus récemment, Longue Marche, pour la Chine.

Space X, nouveau géant

C’était des lancements toujours salués pour leurs prouesses technologiques, leur excellente performance et leur grande fiabilité. Un peu comme un club de foot doté de gros moyens dont les victoires seraient devenues routinières. Les moyens, justement, furent l’angle d’attaque d’Elon Musk, l’homme derrière la fusée Falcon 9, produite par son entreprise Space X. Alors que le coût d’un lancement s’élève en moyenne à 20 000 dollars par kilogramme de satellite, le milliardaire de 44 ans a annoncé que sa technologie allait le diviser par quatre. Son concept révolutionnaire : introduire le low-cost dans la high-tech.

« La question de fond, c’est de savoir avec quelle efficacité vous pouvez transformer les atomes qui constituent la matière première en fusée », a-t-il déclaré au magazine Air & Space. Sa réponse passe par une simplification des techniques à tous les niveaux. Les Falcon 9 sont presque intégralement produits à Hawthorne, en Californie, dans un hangar d’où sortaient auparavant des fuselages de Boeing 747. Là où les fabricants traditionnels de lanceurs ont opté pour la sous-traitance systématique, Space X revendique le fait-maison pour 80 % de ses pièces : 4 000 employés travaillent sur la nouvelle fusée. Personne n’y croyait vraiment lorsque Elon Musk s’est lancé en 2002.

Que venait-il faire dans l’espace, lui, l’homme d’affaires qui a fait fortune avec Paypal et qui veut changer le monde de l’automobile avec les moteurs électriques de ses Tesla ? Année après année, il a réussi à hisser Space X dans la cour des grands, d’abord en orbite basse, puisqu’il a été choisi par la Nasa pour ravitailler les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS), à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, puis en orbite géostationnaire, le royaume des satellites institutionnels et commerciaux. Le voilà qui se retrouve nez à nez avec Ariane, Soyouz, Proton et les autres. Impossible pour ces derniers de rester campés sur leur position de leaders, au risque de se faire rapidement dépasser par le nouveau venu.

Le lancement de la fusée Falcon 9, à Cape Canaveral, le 3 décembre 2013.
Le lancement de la fusée Falcon 9, à Cape Canaveral, le 3 décembre 2013. Paul Hennessy / Corbis

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