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Kwerk : le poids-lourd du coworking s’offre un nouvel espace à Paris
Kwerk : le poids-lourd du coworking s’offre un nouvel espace à Paris
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The Good Business

Kwerk : le poids lourd du coworking s’offre un nouvel espace à Paris

The Good Business

Kwerk, l’un des leaders du coworking à Paris vient d’ouvrir un nouvel espace rue de Courcelles, dans le 8e arrondissement. L’occasion pour The Good Life de s’offrir une visite guidée, en compagnie des deux fondateurs, Lawrence Knights et Albert Angel.

Au 29 de la rue de Courcelles, dans le 8e arrondissement de Paris, on devine dès l’extérieur les appliques lumineuses et la décoration décalée de l’accueil, signatures des espaces Kwerk. Une fois à l’intérieur, la grande table en bois bordée de tabourets Cappellini efface les derniers doutes : nous sommes bien dans le nouvel immeuble investi par le géant parisien du coworking. Kwerk Haussmann, c’est son nom, propose 466 postes sur 9 niveaux et 4200 m². Le tout habillé par le designer et co-fondateur Albert Angel. Le business, c’est son compagnon, à la tête de l’entreprise comme dans la vie, Lawrence Knights, qui s’en occupe. Les deux patrons, respectivement Sud-Africain élevé au Congo et Franco-Britannique, nous ont fait le tour du propriétaire, pas peu fiers, et on les comprend, de leur dernière adresse, la quatrième.

La verrière d’origine prolongée sur les murs par Albert Angel pour un lobby esprit cocooning.
La verrière d’origine prolongée sur les murs par Albert Angel pour un lobby esprit cocooning. Kwerk

Une fois passé l’accueil, le premier regard se porte automatiquement sur l’immense verrière qui surplombe le lobby végétal, grand cocon et pièce maîtresse des parties communes. Cet effet « abri », c’est Albert Angel qui l’a imaginé, en prolongeant les motifs de la verrière sur les murs et en disposant six « salons », tous finement décorés avec du Moooi, Baxter, Roche Bobois, des touches de Wax et des Yoruba Chairs nigérianes qui viennent mettre la touche finale au tableau. On passe ensuite par le studio « Kwerkwell », un grand espace dédié au yoga et à la méditation, où chaque membre pourra suivre des cours adaptés à sa personnalité après avoir rempli un questionnaire, dispensés par des professeurs salariés. Etonnant pour une entreprise spécialisée dans le coworking ? Pas tant que ça, le bien-être est une part essentielle de l’identité de Kwerk, et on le retrouve à tous les étages, dans le bistrot et sa cantine ayurvédique aux bureaux privatifs qui ont chacun trois assises dessinées par Angel, un Wobble Stool et une Kneeling Chair en plus des chaises classiques, pour le maintien du dos droit et des travailleurs moins avachis. Le tout ponctué par trois espaces extérieurs : deux terrasses verdoyantes au sixième étage qui se font face et un rooftop avec une vue incroyable sur la Tour Eiffel et le Sacré-Cœur.

Le bistrot du Kwerk Haussmann.
Le bistrot du Kwerk Haussmann. Kwerk

Sa position centrale, c’est ce qui a convaincu Lawrence Knights d’installer ici le quatrième Kwerk : « le tissu économique est varié et la demande placée en espaces de coworking est très importante, confie le diplômé d’HEC, puis l’immeuble était très important dans notre décision, on savait qu’ici nous allions pouvoir nous exprimer, les surfaces sont idéales ». Il est rejoint sur ce point par l’autre moitié du duo, Albert Angel. « Nous sommes tout de suite tombés amoureux des volumes, j’ai directement imaginé un univers cocoon, immersif, qui inspire confiance. » L’endroit parfait pour y développer, comme dans tous les autres Kwerk, une histoire autour du design.

Kwerk : entre l’hôtel, la galerie d’art et le centre de bien-être…

Le design narratif, une spécificité que l’on retrouve surtout dans le business de l’hôtellerie. « A l’origine, ma spécialité est l’hospitality design, la création de lieux de vie, de rencontres », glisse Albert Angel. C’est aussi cela qui différencie Kwerk de ses concurrents, notamment dans l’immobilier de bureau classique, comme le constate Lawrence Knights. « Dans ce monde-là, le design ne partait jamais de l’utilisateur, toujours de l’entreprise et de son point de vue, son identité. Nous avons inversé le processus, en ramenant notre expérience hôtelière, où tout est pensé pour le bien-être et le confort du client ».  En s’associant dès le départ avec Les Nouveaux Constructeurs, dont Knights connaissait bien le Président du Directoire, Moïse Mitterrand, avec qui il a partagé les bancs de HEC, les deux co-fondateurs ont eu carte blanche pour le créatif, en bénéficiant de l’expertise du groupe immobilier. L’opportunité pour les deux boss d’appliquer leurs principes, dès l’origine.

Kwerk Bienfaisance, deuxième ouverture de l’entreprise, où l’on retrouve les objets blancs, les vitrines et les appliques lumineuses rondes, points communs à tous les immeubles signés par Albert Angel pour Kwerk.
Kwerk Bienfaisance, deuxième ouverture de l’entreprise, où l’on retrouve les objets blancs, les vitrines et les appliques lumineuses rondes, points communs à tous les immeubles signés par Albert Angel pour Kwerk. Kwerk

Une signature qui fait de Kwerk un poids lourd du secteur. Pourtant, l’entreprise n’a que deux ans d’existence et, il y a encore six mois elle n’avait ouvert que deux espaces. Le premier à Boulogne, Kwerk Reine, ouvert en 2015 qui ne fait que 750 m² et Kwerk Bienfaisance dans le 8e arrondissement ouvert l’an dernier, qui s’étale sur 2200 m². En juillet dernier, un nouvel espace ouvrait ses portes dans la Tour First de La Défense, plus de 4000 m² sur deux étages, et en septembre, celui d’Haussmann. Une croissance vitesse Grand V et une surface de plus de 11 000 m² qui place la firme parmi les plus grands fournisseurs de bureaux en coworking de Paris, avec Wework et Nextdoor. Un succès qu’Albert Angel explique, comme l’artiste qu’il est, par la sincérité du projet. « Lorsque l’on fait quelque chose de vrai, avec de l’âme, ça a du succès. » Lawrence Knights, plus terre-à-terre, admet que l’idée de départ était bien d’atteindre une « surface de croisière » autour des 4000 m². Il ajoute : « si nous avons réussi à attirer des membres, c’est aussi parce que nous venons du même monde qu’eux, nous étions, avant de nous lancer, des utilisateurs d’espaces de coworking ».

Le Kwerk de la Tour First, à La Défense, ouvert cet été.
Le Kwerk de la Tour First, à La Défense, ouvert cet été. Kwerk

Un succès qui s’explique également par le fait qu’avant Kwerk, l’offre de coworking n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui dans la capitale. L’entreprise est l’une des pionnières à Paris, un peu par hasard, puisque les deux compères avaient déjà tenté l’expérience à Jakarta sans succès avant de se lancer dans la ville lumière, suite à plusieurs rencontres et le sentiment qu’il y avait un marché inexploité, contrairement à Londres ou New York. Cette réussite fait forcément fantasmer, et Lawrence Knights admet dans un sourire voir « des concurrents tous les jours, qui viennent pour ce qu’ils appellent des learning expeditions ». Résultat, l’immeuble de la rue de Courcelles est déjà plein à 60 %, et les co-fondateurs cherchent déjà leur futur espace parisien. L’étranger ? « Bien sûr, ça fait sens, et ce sera certainement l’Europe. Mais le marché à Paris n’est pas encore consolidé, alors on prend notre temps. » Certains de la qualité de leurs produits, ils n’ont pas peur de la concurrence et sont confiants quant à la possibilité de se faire un nom ailleurs qu’en France. Le challenge le plus compliqué à relever ? Eviter la standardisation. Quand on sait que Kwerk est dérivé du mot « quirk », synonyme d’excentricité, ce serait dommage…

La croissance de Kwerk en chiffres

Si, comme de nombreuses start-ups, Kwerk ne communique pas sur son chiffre d’affaires, certaines données parlent d’elles-mêmes.

Nombre de postes :

  • En 2016 : 335
  • En 2017 : 1200

Superficie totale :

  • En 2016 : 2950 m²
  • En 2017 : 11 050 m²

Espaces de séminaire :

  • En 2016 : 2
  • En 2017 : 8

Kwerk Haussmann
29-31 Rue de Courcelles (Paris 8)
Tél. +33 1 83 75 72 15
www.kwerk.fr/haussmann


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