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« Newport » automatique, Michel Herbelin
La « Newport » automatique, à l’esthétique inspirée par les hublots des voiliers transatlantiques.
melanie

The Good Business

Michel Herbelin, le dernier grand horloger made in France

The Good Business

Créée en 1947 et résolument indépendante, la maison Michel Herbelin est un cas unique dans l'univers des garde‑temps. Authentiquement française, elle a su résister face à la révolution du quartz japonais et à la précision made in Switzerland.

Horlogers de père en fils

Au début des années 70, la saga Herbelin voit Jean-Claude, fils aîné du patriarche, débarquer dans l’entreprise avec une idée en tête : « On ne vend pas une montre, mais un concept, une marque. » Le marketing et la communication deviennent une réalité prégnante au sein de la société. L’export, de même. C’est le début d’années de prospection dans le monde entier, avec le soutien de la chambre française d’horlogerie, qui monte des missions de promotion sur les cinq continents. En 1985, Jean-Claude prend les manettes de l’atelier. Dans le même temps, Pierre-­Michel, actuel président de l’entreprise, finit ses études à l’école d’horlogerie de Besançon. « Je n’étais pas très bon élève. Je passais autant de temps au Baby-foot que devant mes cours. C’était le début des années 80. La réaction de mon père a été simple, antédiluvienne : “Tu vas venir dans l’entreprise. Je vais te dresser, mon garçon !” » Sitôt dit, sitôt fait. Le « bad boy » se retrouve à enchaîner les stages dans les ateliers d’horlogerie spécialisés dans le quartz afin de rapporter dans le giron familial la substantifique moelle de la nouvelle technologie. « A l’époque, le quartz était considéré, à juste titre d’ailleurs, comme la high-tech de notre univers. Il bouleversait tout simplement le monde de la mécanique qui, auparavant, correspondait à 100 % de la production et était en passe de disparaître. Une montre traditionnelle de qualité perdait en moyenne de 20 à 30 ­secondes par jour en exactitude. Une montre à quartz, de 20 à 30 ­secondes… par an ! » Dans le même temps, l’industrie horlogère suisse perdait, elle, près de 30 000 emplois. Fort de ses nouvelles compétences, de l’apport de cette seconde génération, Michel Herbelin est bientôt commercialisé en ­Italie, en Allemagne et en ­Autriche, avant de se déployer dans le reste du monde. Entre 1975 et 1985, les montres Michel Herbelin deviennent, pour 95 % d’entre elles, à quartz. Une proportion ­aujourd’hui revenue à 50 %.

Depuis 2015, Michel Herbelin participe à la régate Porquerolles Classique en sponsorisant un vieux voilier à ses couleurs.
Depuis 2015, Michel Herbelin participe à la régate Porquerolles Classique en sponsorisant un vieux voilier à ses couleurs. jean-francois-guggenheim

La maison Michel Herbelin en chiffres

  • Nombre de montres vendues par an : 85 000.
  • Chiffre d’affaires 2016 : entre 16 et 17 M €.
  • Nombre de modèles existants : 300, vendus entre 300 et 1 500 €.
  • Modèle phare : Newport Chrono 36655/An65, avec 1 500 ventes par an.
  • Nombre d’employés : 80.

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