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Nautilus 5711/1P , de Patek Philippe. Mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en platine 44 mm, cadran bleu gravé « 40 - 1976-2016 », index en diamant, bracelet en platine, étanche à 120 m, édition limitée à 700 exemplaires.
Nautilus 5711/1P , de Patek Philippe. Mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en platine 44 mm, cadran bleu gravé « 40 - 1976-2016 », index en diamant, bracelet en platine, étanche à 120 m, édition limitée à 700 exemplaires.
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Horlogerie

Nautilus fête ses 40 ans avec deux éditions collector

Horlogerie

En 1976, la très sérieuse manufacture Patek Philippe lance une montre résolument moderne, la Nautilus. Naviguant à contre‑courant des codes horlogers, elle acquiert, patiemment, le statut d’icône.

Avec la Royal Oak d’Audemars Piguet, elle a révolutionné le paysage horloger des années 70. Toutes deux ont d’ailleurs été imaginées par un génie du genre, Gérald Genta. Née en 1976, la Nautilus arbore les courbes savoureuses des années pop. Difficile de définir ses formes, ni tout à fait rondes, ni vraiment ovales, pas non plus réellement coussin…

Son boîtier se présente, en fait, comme un condensé de tout cela. Certains y voient un hublot de Boeing 747 (mis en service en 1970), ce qui lui vaut le tendre sobriquet de « Jumbo ». D’autres penchent plutôt pour une télévision des seventies aux coins arrondis. Son nom de baptême, en tout cas, évoque le monde maritime. Les charnières qui débordent de son boîtier s’inspirent, en effet, des hublots de trans­atlantique. Quoi qu’il en soit, on imagine fort bien la Nautilus échappée d’un roman de Jules Verne. Ne porte-t-elle pas le nom de l’onirique bathyscaphe du capitaine Nemo, dans Vingt mille lieues sous les mers ?

Nautilus 5711/1P , de Patek Philippe. Mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en platine 44 mm, cadran bleu gravé « 40 – 1976-2016 », index en diamant, bracelet en platine, étanche à 120 m, édition limitée à 700 exemplaires.
Nautilus 5711/1P , de Patek Philippe. Mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en platine 44 mm, cadran bleu gravé « 40 – 1976-2016 », index en diamant, bracelet en platine, étanche à 120 m, édition limitée à 700 exemplaires. DR

En réalité – les plus romanesques de nos lecteurs risquent d’être déçus –, son nom vient du… nautile, un mollusque familier des profondeurs des océans depuis, paraît-il, 400 millions d’années. La vedette de Patek Philippe descend, pour sa part, jusqu’à 120 m de profondeur sans boire la tasse. Une prouesse peu courante au sein de la haute horlogerie des années 70.

 

Une montre de luxe… un peu rock

Au fil du temps, la Nautilus a acquis le statut d’icône horlogère. À sa sortie, elle se présente surtout comme une réponse au séisme de 1972 provoqué par la sortie de la Royal Oak d’Audemars Piguet. Patek Philippe ébranle une seconde fois le microcosme horloger. Les recettes utilisées par les deux manufacturiers sont à peu près les mêmes.

La Nautilus en 4 dates

• 1976 : naissance de la Réf. 3700/1A (« A » pour acier), surnommée « Jumbo ».
• 1981 : modèle medium, Réf. 3800.
• 2005 : version à 3 complications, Réf. 3712/1A.
• 2006 : apparition d’un Chronographe Flyback, Réf. 5980/1A. Prix de départ : 22 530 €.

Ainsi, la nouveauté de Plan-les-Ouates s’habille d’acier à une époque où une montre de luxe ne se conçoit encore qu’en or ou en platine. Elle arbore, en outre, un boîtier de 42 mm quand une montre de 39 mm paraît, alors, déjà très imposante. Mais plus encore, elle a l’outrecuidance de coûter aussi cher, voire plus, que bien des montres en or de l’époque. Patek Philippe assume et ironise avec la formule maison : « Notre Nautilus, l’une des montres les plus chères du monde, est construite en acier. »

 

Smoking et no smoking…

Il est toutefois indéniable que cet ovni est en réalité en parfaite adéquation avec les mutations de son époque. Les sociétés occidentales des années 70 adoptent un mode de vie plus décontracté. Elles entrent dans l’ère des loisirs marquée par l’apparition du Club Med et de la plongée sous-marine pour tous. La Nautilus s’accommode à merveille de ces nouvelles mœurs.

Résistante avec sa coque en acier, elle ne craint pas les rayures. Étanche, elle consent sans appréhension aux baignades ou aux balades subaquatiques. Avant elle, les garde-temps en or se rayaient facilement, il était impensable de les traîner à la plage et plus encore de vouloir côtoyer les dorades ou les mérous en leur compagnie.

Anticonformiste, certes, la Nautilus ne peut renier pour autant ses nobles origines. Elle va d’ailleurs intégrer au fil du temps certains codes classiques de la haute horlogerie. Jusqu’à transcender, au cours des années 2000, son élégance naturelle en s’habillant d’or ou de platine, et même se doter de diverses complications, phases de lune, calendrier ou réserve de marche. Ce faisant, elle tient sa place en toute circonstance, comme le professe ce slogan d’alors : « La Nautilus est aussi facile à porter en smoking qu’en combinaison de plongée. »

 

Nautilus : un anniversaire, deux nouveautés

Pour ses 40 ans, Patek Philippe a révélé, l’automne dernier, deux nouvelles versions en série limitée : une Date et grande aiguille et une Chronographe. La première, produite à 700 exemplaires, se pare de platine, matériau le plus noble. Son dessin évoque le modèle des débuts. La seconde, apparue en 2006 et limitée à 1 300 pièces, est un clin d’œil à la référence 5976/1G, subtile évolution du modèle initial.

Toutes deux arborent le mythique ­cadran bleu, agrémenté de discrètes inscriptions anniversaire et d’index en diamant. Ces nouveautés sont présentées dans un écrin de liège naturel aux angles adoucis, inspiré de celui de 1976. À peine ces modèles étaient-ils lancés, qu’ils étaient déjà sur le point d’être classifiés « sold out ». Et voilà le travail !

Nautilus 5711/1P à trois aiguilles dans son écrin de liège naturel.
Nautilus 5711/1P à trois aiguilles dans son écrin de liège naturel. DR
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