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Le stand Samsung à Baselworld imaginé par Arik Levy
Le stand Samsung à Baselworld imaginé par Arik Levy
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The Good Business

A Baselworld, Samsung joue la carte du design

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Présent à Baselworld, LE salon de l'horlogerie, Samsung présentait sa collaboration avec deux designers pour sa Gear S3 : Arik Levy, pour des bracelets et des cadrans arty et Yvan Arpa, spécialiste de la montre de luxe pour le choix des matériaux et l'allure de la montre.

Samsung, un horloger comme les autres ? La firme coréenne ne cache pas ses ambitions. A Bâle, dans le nord de la Suisse, ce jeudi, elle était présente au Baselworld, salon de l’horlogerie parmi les plus importants dans le monde. Leur stand, dessiné par le célèbre artiste et designer israélien Arik Levy, côtoyait ainsi Michel Herbelin, Patek Philippe, Hermès et tous les poids lourds de l’horlogerie traditionnelle.

En conférence de presse, Younghee Lee, à la tête du marketing objets connectés chez Samsung, confirme cette impression que Samsung veut changer l’image de la montre connectée : « Nous avons écouté nos clients et fait des études. Ils voulaient un concentré de technologie avec l’allure d’une vraie montre suisse ». Pour relever ce challenge, le constructeur coréen a fait appel à Yvan Arpa, designer de montres genevois et Arik Levy, artiste et designer industriel. Résultat, un nouveau look pour la Gear S3, sortie en septembre dernier et deux concept watches. 

Deux des trois modèles de Gear S3 créés par Arik Levy.
Deux des trois modèles de Gear S3 créés par Arik Levy. Samsung

Arik Levy a imaginé de nouveaux bracelets et cadrans pour la S3, directement inspirés de ses œuvres d’art, pour « relier l’abstrait et la technologie », selon ses propres mots. Quant à Yvan Arpa, il dévoilait deux concept watches – oui, comme un concept car au salon de l’auto – qui n’ont rien de connecté. Il ne servent qu’à démontrer que le boitier de la Gear S3 est si proche d’un boitier d’une montre traditionnelle, que celui-ci peut accueillir un mécanisme à l’ancienne. Et pour cause, Arpa est lui même horloger à Genève, où il dessine ses montres, c’est à lui que Samsung avait confié la conception de la Gear S3.

Les deux concept watches d’Yvan Arpa.
Les deux concept watches d’Yvan Arpa. Samsung

Trois questions à Yvan Arpa, horloger suisse à l’origine de la Gear S3

The Good Life  : Comment s’est organisé cette étonnante collaboration entre vous et Samsung ?

Yvan Arpa : Il y a un peu plus de trois ans, ils sont venus me chercher, intéressés par ce que je faisais avec ma marque ArtyA. C’est une entreprise gigantesque, qui pèse sept fois plus que tout le marché de l’horlogerie. Mon histoire, forte et ancrée, leur permettait de rassembler des forces disparates et leur donner une légitimité. De mon côté, j’ai accepté parce que je voulais participer à cette révolution extraordinaire dans mon industrie, comparable aux tremblements de terre provoqués par Airbnb dans l’hôtellerie ou WhatsApp dans la téléphonie.

Yvan Arpa, designer de la Samsung Gear S3.
Yvan Arpa, designer de la Samsung Gear S3. DR

TGL : Et dans un groupe comme celui-ci, en tant que designer libre, on est pas frustré ?

YA : Non, j’étais extrêmement libre ! Ils m’ont nommé master designer, et dans ce genre d’entreprise la hiérarchie est très importante donc ils me faisaient confiance. Par exemple, quand je leur ai dit que l’acier 316L était indispensable pour se rapprocher de l’horlogerie traditionnelle, visuellement comme au toucher, ils m’ont suivi, même si l’investissement était plus lourd.

 

TGL : Quels sont les réflexes que vous avez du prendre pour cette nouvelle expérience de création d’une montre connectée ?

Y.A. : Au début j’étais comme un pianiste qui se met à jouer de l’orgue. C’est très proche, mais il a fallu apprendre les codes spécifiques au high-tech. Il a fallu faire le pont entre la tradition horlogère suisse, que j’apportais, et les nouvelles technologies qui étaient le domaine de Samsung. Dans une montre classique, le mouvement doit être protégé, alors que dans une montre connectée, il doit communiquer avec l’extérieur. Le plus dur était de trouver des matériaux qui permettaient ces échanges tout en rendant hommages à ceux que l’on trouve sur les montres classiques.

Baselworld, du 23 au 30 mars 2017
MCH Swiss Exhibition
Bâle

 

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