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L’Américain Roscoe Stenton, dit « le Rouquin », se perd dans le Shanghai interlope des années 30. Sans jamais se départir de sa gouaille.
L’Américain Roscoe Stenton, dit « le Rouquin », se perd dans le Shanghai interlope des années 30. Sans jamais se départir de sa gouaille.
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Horlogerie

Orient-Express, la Chine fantasmée en BD par Attilio Micheluzzi

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A travers son personnage Roscoe Stenton, un marin scaphandrier, Attilio Micheluzzi embarque ses lecteurs dans une Chine fantasmée. Un mix d'action, érotisme soft, ambiance pittoresque, et dialogues tranchants : bienvenue à Shanghai !

Shanghai… Ses nuits froides et ses quartiers chauds. Son petit peuple et ses prostituées au grand cœur. Ses truands au sourire en lame de sabre et ses marins américains qui s’encanaillent dans les ruelles sombres. L’un d’eux est le héros de cette histoire. Il s’appelle Stenton, Roscoe Stenton, dit « le Rouquin ». Il est scaphandrier à bord du Cincinnati, un navire de la flotte américaine du Pacifique venu s’ancrer, en cette année 1937, « sur le fleuve le plus puant et le plus jaune du monde : Huang-P’ou ».

« Shanghai », de Attilio Micheluzzi, éd. Mosquito, 13 €.
« Shanghai », de Attilio Micheluzzi, éd. Mosquito, 13 €.

En bon marin, amateur de bagarres et de sensations fortes, Stenton a le chic pour se mettre dans les situations les plus embarrassantes. Cette fois, il est vraiment mal en point. Un certain Wou-Pei-Fu le fait enlever afin qu’il récupère une cargaison d’armes au fond du Yang-Tsé. Et, pour tout arranger, le Cincinnati a levé l’ancre sans lui. Roscoe Stenton a beau faire le malin, il comprend qu’il n’a guère le choix. « Si je dis non, ça change quelque chose ? » demande-t-il à Wou-Pei-Fu. « La place de ta tête », lui répond celui-ci. L’humour chinois, sans doute. Mais quand il tombe entre les mains de pirates emmenés par la délicieuse Bouton de rose, il se dit que sa chance a peut-être tourné.

Principaux personnages

Roscoe Stenton : marin scaphandrier de première classe.
Wou-Pei-Fu : commanditaire de Stenton.
Tchiang-So-Ling : chambellan de Wou-Pei-Fu.
Di-Sing : prostituée au Wou-Tseng-Len, un boui-boui sur Jukong Road.
Bouton de rose : aventurière.
Attilio Micheluzzi : scénariste et interlocuteur privilégié de Roscoe Stenton.

Attilio Micheluzzi, auteur de « Shanghai ».
Attilio Micheluzzi, auteur de « Shanghai ».

Avec Attilio Micheluzzi, c’est la Chine éternelle et fantasmée qui refait surface.

Celle qui nous vient en droite ligne de la littérature populaire, des bandes dessinées de Milton Caniff (Terry et les pirates) et du cinéma américain (La Canonnière du Yang-Tsé, le film de ­Robert Wise, avec Steve McQueen). Premier volet de la saga de Roscoe Stenton, Shanghai s’amuse avec les clichés qui ont alimenté l’imaginaire occidental. Le récit entremêle les jonques qui glissent sur le Yang-Tsé, la cruauté des bandits locaux, l’érotisme soft de Bouton de rose, le racisme réciproque qui se nourrit de l’incompréhension mutuelle entre Occidentaux et autochtones. Le tout relevé par des dialogues épicés (« Par Confucius, qu’ils soient maudits ! Ils puent la mort ! ») et des ambiances exotiques propres à faire galoper l’imagination du lecteur (« A l’aube, le brouillard est épais sur le Huang P’ou »). Micheluzzi s’y entend pour créer une atmosphère.

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