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Chris Chang, styliste et créatrice de la marque Poesia, apporte son génie créatif à la dernière collection signée M·A·C en proposant une gamme de couleurs vives inspirées du Kunqu, un art traditionnel chinois.
Chris Chang, styliste et créatrice de la marque Poesia, apporte son génie créatif à la dernière collection signée M·A·C en proposant une gamme de couleurs vives inspirées du Kunqu, un art traditionnel chinois.
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The Good Business

Trois questions à Chris Chang, créatrice de Poesia

The Good Business

Diplômée de la prestigieuse Parsons School of Design, Chris Chang a travaillé 8 ans pour Prada Taiwan avant de créer sa propre marque : Poesia. Populaire dans son pays natal, la Chine, la styliste nous partage ses impressions sur la fashion scene shanghaïenne.

The Good Life : Comment définiriez‑vous votre style ? Quelles sont vos influences ? La presse mode de Shanghai dit de vous que vous êtes unique…

Chris Chang (@poesiachrischang) : Mon style est certainement très unique. Il se caractérise par un éclectisme maximal, marqué de touches multiethniques. Je suis très influencée par l’univers du costume, sur tous les continents, par un mélange d’imprimés et de motifs. C’est, selon moi, le glamour ultime, une forme d’excentricité destinée à toutes les femmes.

Fashion week de Shanghai, octobre 2013
Fashion week de Shanghai, octobre 2013 Chris Chang

TGL : Comment expliquez‑vous que, depuis quelques années, Shanghai attire toujours plus de créateurs et d’ateliers de stylisme ?

C. C. : La scène mode, à Shanghai, a profondément évolué et a progressé très vite. Les jeunes stylistes profitent de l’exposition nouvelle que leur permettent les médias en ligne, tout en bénéficiant des influences extérieures qu’offre Internet, sorte de cours accéléré en art, en mode, en création… Le savoir qu’ils absorbent ainsi dynamise leur soif de création. La mode de Shanghai était comme un enfant reclus, isolée du reste du monde. Elle est passée au stade adolescent et libère maintenant son énergie. Au paroxysme de sa force, de son exubérance, elle cherche à atteindre l’âge adulte et à devenir autonome.

TGL : Comment voyez‑vous l’avenir du secteur et du marché de la mode à Shanghai ?

C. C. : C’est un marché difficile, parce que toutes les marques à travers le monde, majeures, de taille moyenne ou petite, tentent d’obtenir une part du marché, estimé à 14 Mds $, et de prendre pied localement dans la vente au détail. La Chine fait figure d’espoir, car son marché est énorme, mais s’y implanter est un défi. Fait plus récent, les usines FEO [fabricant d’équipement d’origine, NDLR] sont elles aussi en compétition pour concevoir leurs propres marques et les faire tourner. Il y a une forte concurrence à tous les niveaux du secteur de la distribution, sur les produits, les prix, la qualité et l’origine contrôlée. Les marques ne laissent rien au hasard pour exister, à Shanghai et au-delà. L’avènement de la plate‑forme en ligne Taobao, qui propose une fast fashion jeune et pas chère, est l’un des derniers coups d’éclat du secteur. Le marché est d’autant plus concurrentiel qu’il est confronté à un autre défi : les ménages consacrent désormais davantage de leur revenu disponible à la découverte du monde, aux voyages, et moins à l’achat d’articles de mode.

 

www.poesiaworld.com

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