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The Good Business

The Good Brains – Les « discrets »

The Good Business

Ils sont chefs d'entreprise ou de départements clés dans des secteurs de pointe, ont des idées originales qui font bouger les lignes et des convictions qui changent souvent la donne... Leur particularité ? Ils ont souhaité rester simples malgré leur réussite spectaculaire. Portrait de 3 « Good brains » anti bling-bling.

Eugène Kaspersky (@e_kaspersky), le « pope » de la cybersécurité 

Eugène Kaspersky.
Eugène Kaspersky. DR

Le patron fondateur du géant russe de la sécurité informatique, Kaspersky Lab – basé à Moscou, 619 M $ de chiffre d’affaires, 200 pays et territoires concernés –, parle d’Internet comme d’une guerre sournoise qui s’immisce partout, un puissant cataclysme potentiel qui réclame une efficace cyberprotection antivirale évolutive. « Nous vivons dans un monde totalement dirigé par les ordinateurs ! » tonne ce milliardaire anti bling-bling de 51 ans, grand voyageur adepte de sports extrêmes, et dont le physique de colosse avenant évoque Hemingway en version slave. Eugène Kaspersky règne en maître sur cette cybersécurité qui concerne les plus hautes instances comme les particuliers. Ses clients prestigieux ? Interpol, City of London Police, rares noms lâchés par le discret CEO. Et le pisteur de cyberespions – « des geeks à lunettes qui se prennent pour James Bond », dit-il – de pourfendre sur son blog personnel les accusations proférées à son encontre selon lesquelles il aurait collaboré avec le KGB : « Je n’ai jamais travaillé pour le KGB, j’ai fait mes études de maths au milieu des années 80, dans une école qui dépendait du ministère de la Défense et du KGB. » Nuance…

Ho Ching (@hcsghcsg), l’énigmatique banquière de Singapour

Ho Ching.
Ho Ching. DR

L’actuelle CEO de Temasek Holdings – 164 Mds $ de portefeuille en gestion, soit l’un des fonds d’investissement souverain les plus conséquents du monde – confirme sa place dans le classement des femmes les plus puissantes du monde établi par Forbes. Le parcours d’Ho Ching, 63 ans, dans la finance étatique fait un peu fantasmer : brillante étudiante à l’université de Singapour, diplômée en génie électrique, elle est restée dix ans dans les sphères peu communicantes du ministère de la Défense. Elle en sort en 1985 pour épouser Lee Hsien Loong, devenu l’actuel Premier ministre de Singapour ! On la retrouve deux ans plus tard à la tête du fournisseur aéronautique Singapore Technologies, dont elle démissionne pour intégrer Temasek, cette mystérieuse holding qu’elle aurait orientée vers de juteux placements stratégiques high‑tech, animée d’une ambitieuse conquête internationale. Femme d’argent, Ho Ching ? Pas toujours. Invitée en août dernier par Michelle Obama, elle n’a pas hésité à arborer fièrement une pochette bleue dessinée et fabriquée par un étudiant autiste de la péninsule Malaise. Son prix a fait le buzz sur la Toile : 11 $ !

Gustavo Grobocopatel (@Gustavogrobo), géant – pas vert – de l’agro-business intensif

Gustavo Grobocopatel.
Gustavo Grobocopatel. DR

Il ne faut pas attendre, de sa part, un quelconque respect pour l’agriculture bio, lui qui méprise ouvertement cet « onéreux jardinage d’antan incapable de faire face aux besoins nutritifs de la planète » ! Ingénieur agronome de formation, Gustavo Grobocopatel, patron de Los Grobo, l’une des plus grandes firmes d’agrobusiness argentines, est un big boss de « la City » de Buenos Aires, adepte d’une agriculture high‑tech sans paysans ni labours, sacré roi du soja transgénique sur 150 000 ha de terres louées par des « pools » financiers. On aurait tort, pourtant, de ne voir en lui que l’incarnation d’un patron à gros cigare (qu’il ne fume pas) obsédé par les rendements massifs de son « or vert ». Simple dans la vie – on dit qu’il prend le métro et aime les concerts folkloriques –, Gustavo Grobocopatel, qui a grandi à Carlos Casares, à Buenos Aires, se définit tel un « Juif errant » dont les aïeux ont fui les pogroms de Moldavie pour fonder des colonies agricoles. Et quand un journaliste argentin l’interroge sur ses talents de pionnier de l’agrobusiness, il le rembarre d’un simple : « Je n’ai rien inventé. » C’est sûr !

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