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Bentley Continental GT V8 S
Une belle personnalité et une allure dynamique malgré ses dimensions et son encombrement.
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Bentley Continental GT, une version S qui donne le frisson

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Lorsqu’elle est arrivée, en 2003, sur le marché des sportives de luxe, la Continental GT a d’emblée fait mouche. Aujourd’hui, le modèle phare de Bentley séduit encore, sans se soucier des effets de mode.

S’installer à bord d’une Bentley, c’est un peu comme se mettre dans la peau d’un gentleman anglais, vivre un rêve devenu réa­lité, voire entrer dans l’histoire. Car autant dire que la marque est une véritable légende dans l’histoire de l’automobile. Son créateur, Walter Owen Bentley, a su inventer un style quasi unique, qui a fait se croiser sportivité et élégance, performances et excellence, en une décennie seulement. Et si, pour beaucoup, Bentley et Rolls-Royce c’était un peu la même chose jusqu’aux années 2000, c’est qu’ils méconnaissent les premières heures qui ont forgé l’ADN de Bentley. Fort d’une solide expérience dans l’industrie automobile puis aéronautique durant la Première Guerre mondiale, le jeune Walter Owen ­Bentley décide, en 1919, de mettre ses plans à exécution : créer sa propre voiture en vue de participer à des courses. Au départ, la question du standing importe peu, c’est avant tout la performance et l’innovation qui ­priment. Mais le développement, réalisé depuis les ateliers de Cricklewood, un quartier du nord-ouest de Londres, prend plus de temps que prévu. C’est finalement en 1922 qu’une ­Bentley participe à une première course de prestige : les 500 Miles d’Indianapolis, à l’issue de laquelle elle termine à la treizième place. Très vite, Bentley connaît le goût de la victoire. En France, la marque remporte la deuxième édition des 24 Heures du Mans, en 1924, et renouvelle son exploit quatre fois de suite, entre 1927 et 1930. Le milieu de la course automobile prend alors toute la mesure de la soudaine renommée de cette marque, dont les autos étaient jusque-là appréciées outre-Manche par une poignée de pilotes. Des aristocrates, mais aussi des roturiers financiers et entrepreneurs, souvent héros de la Première Guerre mondiale, des sportifs de haut niveau et même un Français, Jean Chassagne, ­forment un groupe de gentlemen drivers qu’on ne tarde pas à surnommer les Bentley Boys. Le plus fameux de ceux-là, Woolf Barnato, devient l’actionnaire principal de Bentley en 1926, un an seulement après avoir acheté sa première auto. Il ne cessera de réinjecter sa fortune pour permettre à la marque d’aller au bout de ses rêves. Mais la crise de 1929 vient contre­carrer ses projets : Bentley est vendue à Rolls-Royce en 1931. Les deux marques vont dès lors partager de nombreux développements (châssis, moteurs, éléments de carrosserie, etc.), mais aussi ce même soin en matière de confort et de finitions. Et si la dimension sportive de Bentley est largement revue à la baisse – en 1933, Rolls-Royce lance toutefois la Bentley 3,5 litres, surnommée Silent Sports Car –, la marque gagne en revanche en noblesse, au point d’ailleurs de s’afficher en limousine pour le jubilé d’or de la reine Élisabeth II, en 2002. Ce n’est donc pas du tout un hasard si le premier modèle que Volkswagen met en chantier – après avoir racheté Bentley à l’avionneur Vickers en 1997 qui, lui-même, avait acheté Rolls-Royce et Bentley en 1980 – est un coupé aux accents très sportifs. Commercialisée en 2002, la Continental GT vient pour le moins rompre avec l’allure de son aînée, la Continental T, sortie en 1991, qui conserve ce caractère de gros coupé rapide, mais pas vraiment sportif.

Dans l’habitacle, la sportivité côtoie le raffinement et l’élégance.
Dans l’habitacle, la sportivité côtoie le raffinement et l’élégance. Bentley

Une écurie de pur-sang
Vickers, le nouveau propriétaire de Bentley, veut absolument renouer avec l’image racée d’antan, sans rompre avec le ­caractère luxueux. Aussi va-t-il s’en donner les moyens. En 2003, ses Bentley Speed 8 remportent les première et deuxième places aux 24 Heures du Mans. Pour ce nouveau modèle, les ­designers s’appuient sur le dessin d’un modèle très significatif : la mythique Continental R des années 50. C’est même précisément le coupé fastback – dont la mise en œuvre avait été confiée au carrossier de talent H. J. Mulliner & Co., fidèle partenaire de Bentley pour les projets spéciaux –, qui va servir de référence. On retrouve les formes bombées de la calandre avec ses phares ronds, les lignes du hayon arrière qui s’étirent en oblique, et même le dessin galbé des ailes arrière qui se décrochent nettement du corps de la carrosserie. Sous le capot, Volkswagen met tout de suite les choses au clair en installant son fameux W12 de 6 litres de cylindrée développant 560 ch, puis, dans un second temps, un V8 de 4 litres de 520 ch. On a bien compris que, sous ses airs de lady, la Continental GT dissimule une écurie de pur-sang prêts à en découdre avec n’importe laquelle de ces italiennes carrossées comme des bolides. Mais au-delà des chiffres annoncés, c’est d’entrée de jeu le design qui distingue la belle anglaise – enfin, l’anglo-germaine – du reste de ses compétitrices : ce dessin tout en souplesse qui ne dégage ni ostentation ni agressivité. Là où d’autres misent sur des lignes hypertendues, des angles vifs, des effets visuels tout droit tirés de la compétition, la Continental fait justement revivre le mythe de ce qu’étaient au départ les Gran Turismo (GT), à savoir des autos de haute performance destinées à rouler à grande vitesse, mais dans le confort et, surtout, avec style. On ne pourrait pas mieux caractériser ce projet néorétro que Bentley a mis en œuvre. De fait, la voiture n’en devient que plus sympathique. Au feu rouge ou à un passage piétons, combien de jeunes et de moins jeunes esquissent un large sourire assorti d’un signe de la main, pouce tendu vers le ciel, comme pour signifier que cette voiture est vraiment très cool. Oui, elle est très cool, parce qu’elle ne cherche pas à en imposer par un luxe trop clinquant ou par une puissance « testosteronnée », mais plutôt à marquer sa différence par un design doux mais racé.

Dans l’habitacle, la sportivité côtoie le raffinement et l’élégance.
Dans l’habitacle, la sportivité côtoie le raffinement et l’élégance. Bentley

Un bijou de mécanique
Une fois dans l’habitacle, ces signes de sportivité sont évidemment présents, toujours en dialogue avec le raffinement et l’élégance. Cuir cousu main, tableau en bois, commodos de commandes dessinés dans les moindres détails… Le fameux esprit bespoke, si cher à l’héritage anglais, fait valoir ses droits, également à travers l’ergonomie, qui assure une position de conduite quasi parfaite. Au premier coup d’accélérateur, le son des multiples cylindres se fait bien entendre. Pour l’heure, pas facile de tenter en ville le test du 0‑à‑100‑km/h. Gardons plutôt cela pour un démarrage au péage, et voyons comment ce coupé de près de 5 mètres se comporte en milieu urbain. Finalement, de la même manière que n’importe quelle voiture de cette taille : avec un peu de puissance en réserve et une souplesse qui procure un véritable agrément de conduite. Plus tard, sur autoroute, elle avalera le bitume à la manière de son aînée, tandis que sa tenue de route, grâce à une transmission 4 roues motrices permanente, fera ses preuves sur les tracés sinueux de la campagne bourguignonne. Nous ne pousserons pas le bouchon jusqu’à déclarer que la Continental GT est une formidable voiture à tout faire. Mais reconnaissons-lui sa capacité à répondre présent à de nombreuses circonstances routières. A tel point, d’ailleurs, qu’on oublie très vite que c’est un véritable bijou de mécanique, qui sait se faire très, très discret malgré le poids de sa légende.

3 questions à Jean-Philippe Juvin

Directeur général de Bentley Paris Seine.

Jean-Philippe Juvin

The Good Life : Bentley à Paris, c’est récent…
Jean-Philippe Juvin : Effectivement, nous venons d’inaugurer notre premier showroom parisien, dans le 8e arrondissement. Bentley se devait d’être au cœur de Paris, qui plus est dans le triangle d’or, synonyme d’excellence. Nous détenons un lieu de présentation porteur des valeurs de Bentley et qui permet une certaine proximité avec la clientèle.
TGL : Qu’y trouve-t-on exactement ?
J.-P. J. : Il s’agit d’un espace de 500 m2 ouvert sur la rue et aménagé selon des codes définis par Bentley, en 2014. C’est un lieu à la fois sobre, moderne, élégant et chaleureux, aménagé notamment avec du mobilier B&B Italia, et dans lequel on peut prendre la mesure de l’excellence de la marque.
TGL : On imagine que l’accueil est assez différent de celui d’une concession classique…
J.-P. J. : Nous avons placé l’hospitalité au premier rang de nos exigences commerciales. Les visiteurs sont accueillis avec une attention très personnalisée. Nous les invitons à prendre place dans l’un de nos salons pour comprendre leurs envies. Là, nous pouvons leur présenter toute la panoplie des teintes et des matériaux disponibles, grâce à des « témoins » qu’ils peuvent manipuler afin d’en appréhender toute la noblesse.

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