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Vignobles en Suisse
Vignobles en Suisse.
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La Suisse, terre viticole méconnue

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Petit pays, petit vignoble, mais une incroyable diversité de cépages et de vins… La Suisse ne fait pas partie des producteurs les plus connus mais c’est une injustice. The Good Life se devait de la réparer et vous présente sa sélection des meilleurs crus helvètes.

Avec quelques 15 000 hectares, le ­vignoble suisse reste modeste et ses produits demeurent méconnus en dehors des frontières helvètes. Pourtant, impossible de ne pas remarquer les milliers de pieds de vigne plantés dans tout le pays. Une diversité de sols et de terroirs reliés par un point commun, les Alpes, à l’influence très variée selon les régions. Traditionnellement cultivée sur les coteaux ensoleillés, très pentus ou en terrasses, la vigne compose de superbes paysages de piémonts et de coteaux, dominant souvent lacs et rivières. Surtout connue pour ses vins blancs, la Suisse offre pourtant une production très variée et originale, grâce à des cépages locaux. Plus de 200 cépages sont cultivés et vinifiés dans les six grandes régions productrices, offrant des vins qui suscitent un intérêt croissant chez les amateurs du monde entier.

Le vin et la viticulture s’inscrivent dans une longue tradition qui remonte au moins à 800 ans avant notre ère, lorsque les Romains y introduisent de nouveaux cépages et des techniques de vinification encore inconnues jusqu’alors. Au Moyen Age, les moines commencent à édifier les impressionnantes terrasses qui caractérisent encore certains paysages d’aujourd’hui, s’aménageant ainsi un terrain propice à la production du vin de messe et pérennisant du même coup le concept même de viticulture. Très touchée par le phylloxéra, la Suisse adoptera de nouveaux cépages, plus résistants, même si certains cépages locaux font un ­retour en force depuis quelques années. Pas facile pour autant de parler des vins suisses tant il en existe de différents. Le mieux est sans doute d’appréhender la viticulture helvétique par grandes zones ­linguistiques. Comme si les trois langues ­nationales pouvaient favoriser l’émergence de différences vinicoles marquées… Ainsi, dans la zone alémanique, qui regroupe dix-sept cantons autour de Zurich, la très grande diversité de sols et la petitesse des exploi­tations favorisent la production de crus très ­différents, majoritairement à base de pinot noir. Alors que ce cépage a plutôt la réputation d’offrir des vins légers et fruités, certains crus alémaniques surprennent par leur puissance et par la richesse de leurs nuances.

Un savoir-faire couronné au ­Mondial des pinots, où quatre des cinq lauréats de la catégorie « pinot noir » provenaient de cantons suisses allemands. En revanche, les cépages blancs ne représentent que 25 % de la production, avec une préférence marquée pour le riesling-sylvaner, tandis que l’ancien cépage räuschling est aujourd’hui l’apanage quasi exclusif du canton de Zurich, qui s’en est fait une spécialité. Côté frontière italienne, le ­Tessin – italophone – est certainement le canton le plus ensoleillé et aussi le plus chaud de Suisse, grâce à l’influence du foehn. Son climat presque méditerranéen en fait la région privilégiée du vin rouge où s’épanouit essentiellement du merlot. Mais ce sont les cantons de Suisse romande qui constituent le cœur viticole du pays. Plus de 11 000 ­hectares sont cultivés dans les cantons de Vaud, du Valais, de Genève et de Neuchâtel. Véritable paradis pour les passionnés de vin en quête de nouvelles expériences, le canton du Valais fournit à lui seul un tiers du vin produit en suisse. Riche d’une grande variété de sols et bénéficiant d’un climat particulièrement ensoleillé et sec, le ­Valais permet l’épanouissement de nombreux cépages, dont les emblématiques ­cornalin et humagne rouge, mais aussi le pinot noir et le gamay, très représentés et dont le mariage est à l’origine de la dôle. Autant de différences qui permettent de produire une grande variété de vins qui surprennent souvent par leur finesse et par leur élégance. Mais qu’on ne trouve malheureusement que peu hors des frontières de la Confédération… Il faut dire que les Suisses sont parmi les plus grands consommateurs de vin dans le monde : 32,1 litres par habitant en 2014, soit 1,1 % de la consommation mondiale !

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